Mi primera revista revista franmag-convertido | Page 34

PÁRRAFO 1 C’est un film clairement du côté des victimes, des plus faibles, dans la tradition d’un cinéaste que j’admire, Fassbinder. Au-delà des faits déjà connus, j’ai essayé de montrer l’intimité des victimes et les répercussions de la libération de leur parole sur leur entourage, toute cette partie de l’iceberg dont ne parlaient pas les journalistes, qui s’en tenaient aux faits, et que le public ne connaissait pas. Il est certain que mon film, en montrant leur combat, leur donne un statut de héros, que j’assume et qui me semble légitime, vu la force, l’intelligence et l’endurance qu’ils ont dû déployer pour en arriver jusqu’à ce jugement. PÁRRAFO 2 : C’est une fois fini que j’ai véritablement pris conscience de l’aspect citoyen du film. En écoutant les réactions des premiers spectateurs, en participant à des débats, j’ai réalisé que Grâce à Dieu prenait une ampleur qui allait au-delà du cinéma, que le film s’inscrivait dans le débat très actuel autour de la libération de la parole, de la remise en cause des institutions, du rapport à la foi, etc. Bref, je me suis senti parfois un peu dépassé (notamment à la suite des attaques judiciaires contre le film), mais je suis heureux d’avoir fait ce film, qu’il rencontre le public et un écho dans la société française. Bernadette Sauvaget 32