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BINCHE
UNE STABILITÉ
ÉPROUVÉE
Bien que les prix de son parc immobilier aient encaissé des
corrections courant 2018, la ville de Binche et sa périphérie
n’en restent pas moins un marché très stable. La concurrence
du neuf fait néanmoins son œuvre et met la pression sur les
prix du marché secondaire.
Située sur l’axe reliant les villes de Mons et Charleroi, la ville
de Binche, qui compte quelque 35 000 habitants, regroupe
huit anciennes communes : Bray, Buvrinnes, Epinois, Leval-
Trahegnies, Péronne-lez-Binche, Ressaix, Waudrez et
Battignies. Située au nord de l’arrondissement de Thuin,
Binche est une ville qui bouge, et la demande pour acquérir
un bien dans le centre est soutenue, notamment par attrait
pour son célèbre carnaval qui a été élevé au titre de
Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO
en novembre 2003.
Pas de pression immobilière
Sur l’entité même de Binche, le prix médian de la maison de
rangée, qui reste le maître-achat local, comme c’est le cas
aussi dans toute la Wallonie orientale avec les marchés de
Mons et de Charleroi, s’est chiffré à 117 000 euros courant
2018, et s’avère donc un peu en recul par rapport à 2017
(125 000 euros). Si l’écart de prix avec les entités d’Epinois
(142 500 euros), de Waudrez (150 000 euros) et de Buvrinnes
(167 000 euros) est important, force est de constater que le
marché binchois subit en réalité peu de pression immobilière.
Les prix n’augmentent ni ne baissent de manière réellement
significative au fil des ans. Il s’agit en réalité d’une douce
progression entrecoupée de corrections n’ayant jamais
menacé la stabilité du marché binchois, qui présente des
prix correspondant bien au profil des candidats acquéreurs,
en majorité des jeunes couples en mesure de se permettre
cet engagement financier.
Lorsqu’il est à rénover, ce type de bien – des maisons
mitoyennes de 2 à 3 chambres avec un jardin – présente
une fourchette de prix entre 70 000 et 80 000 euros. Et
pour quelque 100 000 euros, on peut même déjà trouver une
maison quasi habitable directement, mais qui demande bien
entendu des travaux de rafraîchissement et de remise aux
goûts du jour. La demande est d’ailleurs restée constante, car
tant que les prix restent sous la barre des 200 000 euros, les
biens se vendent relativement aisément et dans des délais
tout à fait raisonnables. En 2018, sur l’entité de Binche, 75 %
des biens se sont ainsi vendus en dessous de 160 000 euros.
Pour trouver des biens moins chers dans la région, on
peut se rendre du côté de Momignies, où le prix médian
Par Stephan Debusschere
d’une maison s’affiche à 102 500 euros. A l’inverse, avec
des prix médians bien supérieurs, les communes d’Estinnes
(180 000 euros), de Gozée (200 000 euros) et Ham-sur-Heure-
Nalinnes (210 000 euros) apparaissent les plus chères de
l’arrondissement.
Si ce prix médian de 117 000 euros pour l’entité de Binche
est inférieur à celui de l’ensemble de l’arrondissement (146
500 euros), on peut néanmoins affirmer que, sur ce segment,
Binche est à l’image du reste de la Province du Hainaut,
stable et sans forte évolution dans un sens ou dans l’autre.
Buvrinnnes attise les convoitises
Parmi les zones les plus prisées de l’entité, hormis le centre,
citons en premier lieu le paisible village de Buvrinnes qui
concentre les biens de plus grande valeur. Son caractère
très rural, ses fermes et fermettes attisent logiquement
les convoitises. Dans une tranche de prix plus abordable,
l’engouement se porte aussi sur les entités de Péronnes et
Ressaix, où de nombreuses et anciennes maisons ouvrières
font l’objet de très belles rénovations. Plus dense et
toute proche du centre de Binche, l’entité de Waudrez fait
également partie des zones les plus convoitées.
Baisse de régime pour les appartements d’occasion
Si Binche n’est pas à proprement parler un marché
d’appartements, la commune a enregistré par le passé un
nombre plus important de transactions que bien d’autres
communes de Wallonie orientale. Une tendance qu’elle avait
d’ailleurs confirmée au sein de son arrondissement au cours
de 2017. Un résultat qui s’était accompagné en revanche
d’une correction au niveau des prix, mais qui s’apparentait
davantage à une stabilisation, comme un retour à la normale
renforçant la situation de stabilité du marché. Mais si le prix
médian en 2015 et 2016 avait affiché une légère bonification
après deux années de stabilisation, celle-ci a néanmoins été
rapidement corrigée. La tendance s’est ensuite confirmée
sur l’ensemble de 2017 et au cours de 2018. La concurrence
du neuf fait en effet son œuvre depuis un certain temps,
mettant la pression sur les prix du marché secondaire. Le
prix médian d’un appartement binchois a en conséquence
encaissé un recul sensible de quelque 14 % courant 2018
pour se fixer actuellement à 115 000 euros.