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MONTIGNY-LE-TILLEUL
& GERPINNES
RUÉE SUR LES
PETITS BIENS
D’INVESTISSEMENT
Situé au sud de l’agglomération de Charleroi, l’environnement
vert de Montigny-le-Tilleul et de Gerpinnes attire depuis de
nombreuses années la convoitise des candidats acquéreurs.
Mais si la demande reste soutenue, les différents segments
n’évoluent pas de manière identique.
D
es prix qui baissent au fil des années et des acheteurs
qui prennent leur temps : le marché des 4 façades et
autres villas des quartiers résidentiels apparaît chahuté
au sein de ces deux communes, malgré la demande qui
resterait soutenue. « Dans les régions de Montigny-le-tilleul et
Gerpinnes, la demande en villas 4 façades reste bien à un niveau
élevé, commente Pascal Sapere de l’agence Le Club Immobilier,
spécialisée dans ce type de bien. Ces deux communes restent
bien celles du sud de Charleroi qui sont les plus prisés par la
clientèle la plus aisée de la région. Ce qui fait le succès de ces
communes tient à deux facteurs indissociables : un cadre de vie
de qualité et une proximité avec les moyens de communication.
Certaines régions plus reculées offrent en effet de magnifiques
paysages mais se situent dans des régions trop isolées, loin des
axes de communication, ce qui les rend moins attrayantes et
donc moins chères sur le plan de l’immobilier. » L’agent observe
néanmoins un changement important sur ce segment. « Nous
constatons depuis plusieurs années que même dans de si
belles régions, la demande a évolué. Nous sommes en effet loin
de ce qu’il se passait il y a quelques années. Aujourd’hui, dans
ces communes, il est désormais tout à fait possible d’acquérir
une petite villa des années 1970 à remettre au goût du jour dans
une fourchette de prix comprise entre 160 000 euros et 200 000
euros, ce qui était tout à fait impossible avant 2009… »
Sans travaux s’il-vous-plaît
Le parc immobilier dans toute l’agglomération de Charleroi
étant majoritairement ancien, le certificat de performance
énergétique du bien n’a en réalité pas une réelle influence sur
le prix de vente, sauf pour des biens récents. Les amateurs
convoitent donc davantage un bien en bon état où il n’y a pas
de travaux importants à réaliser.La baisse de valeur d’une partie
Par Stephan Debusschere
des biens mis en vente semble donc avoir principalement pour
origine leur état. « Un élément particulièrement important aux
yeux des acquéreurs concerne effectivement l’état du bien,
confirme Pascal Sapere. Une villa en bon état, sans travaux
urgents, se vendra généralement mieux qu’un bien qui nécessite
une rénovation en profondeur. Cela est dû principalement à
deux paramètres. Tout d’abord, une maison en bon état inspire
confiance et permet à un candidat acquéreur de mieux se
projeter dans sa future habitation. Ensuite, il est un fait de plus
en plus évident que, dans ce type de bien, de moins en moins
de personnes sont capables de réaliser eux-mêmes les travaux,
et doivent donc recourir à des professionnels pour l’ensemble
de la rénovation, ce qui fait évidemment gonfler la note…
Cette incertitude quant à l’avenir, nourrie de la crainte quant
aux coûts de rénovation, plombe ainsi la valeur des biens qui
nécessitent de gros travaux. A contrario, une maison en parfait
état a de grandes chances de se vendre 5 à 10 % en plus de sa
valeur, car les candidats acquéreurs réalisent l’économie qu’ils
font à ne pas devoir assumer de lourds travaux qui entraînent
l’attente d’un permis d’urbanisme, la crainte de montants non
maîtrisés ou encore les délais d’indisponibilité du bien pendant
les travaux. » Si ce sont donc les biens en bon état général qui
tirent le mieux leur épingle du jeu, leur aspect intérieur apparaît
aussi de plus en plus important. Un bien remis au goût du jour
et bien aménagé se vendra logiquement bien mieux qu’un bien
similaire vieillot et mal aménagé.
Autre segment, autres exigences
Sur le segment de la maison mitoyenne, les prix restent pour
leur part davantage soutenus, et ce, quel que soit l’état des
biens mis en vente. « La maison de rangée reste très prisée car
elle s’adresse à une grande proportion de la population, poursuit