PAROLE D'EXPERT 09
– trop longtemps – sur le marché pour finir
par être « grillé », comme on dit dans notre
jargon immobilier. Lorsqu’un bien n’est pas
vendu endéans un délai normal, l’amateur
aura systématiquement tendance à se
méfier en supputant que le bien en question
a bel et bien un problème. Et comme l’offre
est importante, l’amateur, qui est très bien
informé sur le marché qui l’intéresse, fait son
« shopping » immobilier et aura tendance
à zapper automatiquement vers d’autres
biens comparables qui, eux, affichent un
prix correct. Ce prix correct, en phase avec
la réalité du marché et la demande, aura
quant à lui toutes ses chances de mettre
les amateurs en concurrence, ce qui cette
fois servira l’intérêt du vendeur.
Jouer à la surévaluation est donc un piège,
et je conseille vivement aux propriétaires
d’éviter de perdre du temps et surtout de
l’argent, car ils pourraient se retrouver en
finalité avec moins que ce qu’ils auraient
pu espérer au départ en annonçant un prix
de mise en vente correct et réaliste... C’est
après avoir réalisé un travail rigoureux sur
cette estimation que nous proposerons
au propriétaire une fourchette de prix
comprenant une marge de négociation qui
n’excèdera pas 10 %, et un prix optimal,
c’est-à-dire celui à atteindre dans un délai
raisonnable.
« Un bien surévalué aura
très peu de vues et peu
ou pas de visites. »
Dominique Delfosse
La période faste des années 2000, durant
lesquelles on pouvait annoncer son bien
à un prix surfait et malgré tout le vendre
rapidement, est bien révolue. Cependant,
la majorité des vendeurs continuent de ne
pas tenir compte de l’estimation de l’argent
immobilier, et affichent un prix plus élevé en
se disant « On verra bien, nous ne sommes
pas pressés... ». C’est là une très mauvaise
décision puisqu’en agissant de la sorte, ces
personnes vont griller leur vente. Leur bien
va, en effet, traîner sur les sites Internet et
les supports papier. Les visiteurs d’Internet
vont se lasser de voir cette annonce et ne
pas visualiser qu’à un certain moment, de
guerre lasse, le prix a baissé. Il sera donc
trop tard, la chance sera passée, et les
visiteurs vont dès lors mettre en exergue
le temps écoulé depuis la parution et les
baisses successives de prix pour tenter
d’aller encore plus bas...
Avec Internet, les bonnes ventes à des prix
intéressants, c’est-à-dire au juste prix, se
produisent dans les trois premiers mois. Le
prix affiché doit être juste en phase avec le
marché local et le vendeur pourra défendre
son annonce. A partir du moment où il
doit revoir le prix à la baisse, le marché va
s’engouffrer dans cette faille et il ne sera
pas évident de retrouver un semblant de
crédibilité aux yeux des visiteurs.
envoyer un expert sur place. Et en cas
d’expertise défavorable, le prêt sera refusé
et la vente devra être relancée de zéro.
Le nombre de biens à vendre est en
constante
augmentation
(divorces,
difficultés de paiement, désordres familiaux,
mobilité professionnelle...). Les acquéreurs
potentiels font en conséquence leur
« shopping » dans un « étalage » largement
garni où ils n’ont que l’embarras du choix.
Le principe de l’offre et de la demande
s’est donc inversé par rapport aux années
2000. Il est donc important de présenter un
bien au plus juste prix possible. Le vendeur
devra, pour cela, ne pas écouter le chant
des sirènes d’agents peu professionnels
qui, pour obtenir un mandat, ont tendance
à surévaluer le bien.
« Le principe de l’offre et de
la demande s’est inversé par
rapport aux années 2000. »
Au niveau bancaire, les critères
d’acceptation sont plus sévères. Les
organismes de prêt recommencent à
20/09/2016 10:38:03