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ce quartier est carrément devenu branché, et sa valeur a
littéralement explosé. Cet exemple emblématique montre que
les Liégeois sont pragmatiques, et qu’ils préfèreront toujours
être propriétaires dans un quartier en devenir ou délaissé
plutôt que de rester locataires dans un quartier plus en vue. Ce
caractère et cette volonté de réinvestir les quartiers délaissés
dynamisent clairement la ville dans son ensemble. On peut
d’ailleurs considérer aujourd’hui qu’il n’y a plus à proprement
parler de « mauvais quartier » à Liège grâce à ce processus de
revitalisation.
Transformation en continu
Depuis 2007, quelque 30 millions d’euros ont déjà été
consacrés par la ville à la rénovation des logements, et de
nombreux projets, tant publics que privés, sont en préparation.
Les objectifs de ces projets sont aussi la démolition des
chancres urbains, le comblement des « dents creuses », la
réhabilitation des logements vides au-dessus des commerces
ou encore l’aménagement d’espaces publics, de parcs et de
jardins à proximité des nouveaux ensembles. La priorité et un
accompagnement spécifique sont donnés aux projets porteurs
d’une nouvelle image, d’un nouveau souffle urbanistique
et architectural ainsi qu’à ceux présentant un caractère
emblématique ou de rayonnement tant pour la Ville qu’à
l’échelle de l’agglomération.
Parmi les projets actuels et à venir, citons ici la requalification
de l’ensemble du quartier de Droixhe, qui prévoit la
construction de quelque 600 logements présentant une grande
diversification et favorisant la mixité sociale. La requalification
du Val Benoît, actuellement en cours, fait également partie des
projets emblématiques, tout comme l’étoffement du quartier
des Guillemins. La plus importante transformation de la Ville
concernera le site de Coronmeuse, sous-quartier de la ville
situé sur la rive gauche, à la limite nord avec la commune de
Herstal, qui verra l’implantation de ce qui devrait être le plus
grand éco-quartier d’Europe, sur pas moins de 25 hectares.
Celui-ci totalisera quelque 1.300 logements construits selon
les normes HQE (habitations basse énergie et passives), selon
six types d’habitations - appartements, maisons unifamiliales,
résidences groupées, maisons kangourous, logements-ateliers
et lofts urbains, disposant d’une à quatre chambres et de
surfaces habitables de 65 à 140 m2. Plusieurs espaces publics
y seront aussi créés. Le grand palais (ex-patinoire) pourrait
accueillir un marché bio, un restaurant, une ferme urbaine,
une salle omnisport ainsi qu’une école. Le Parc Astrid sera
rénové et son bâtiment (l’Equerre) fera également l’objet d’une
rénovation et d’une réaffectation complète avec l’implantation
d’une crèche et d’une maison de quartier. Les travaux devraient
débuter en 2020.
Repères
Maison mitoyenne :
de 195 000 à 230 000 euros (en bon état)
Appartement : 142 000 euros
Appartement neuf : de 2500 à 3500 euros/m2