Magazine - Logic Immo - Liège, Verviers & Huy 219 | Page 32

32 LIÈGE UN MARCHÉ EN PROGRESSION Parce qu’elle devrait accueillir plus de 30 000 nouveaux habitants au cours des 20 prochaines années, la capitale de la province de Liège vise la création de 15 000 nouveaux logements. En attendant, son attractivité boostée par son processus de revitalisation attire investisseurs et particuliers, avec pour conséquence une demande plus forte sur le marché secondaire et une offre qui se réduit, entraînant une augmentation des prix. Cela fait un bon moment déjà que le segment des appartements se révèle porteur dans la Cité ardente. Et c’est d’autant plus le cas des appartements de seconde main, dont la demande a fini par dépasser l’offre, et ce, depuis le second semestre 2018. Cette augmentation de la demande sur ce segment, avec une offre qui se réduit, a pour conséquence une augmentation des prix de l’ordre de 3 à 5 %, qui est à mettre en corrélation avec la situation et l’état des biens mis en vente. Hormis la situation qui s’avère toujours cruciale en terme de valeur, la demande croissante porte en effet essentiellement sur des biens qui ne requièrent que des travaux de rafraîchissement ou de mise à jour, et qui présentent aussi un coefficient énergétique correct, puisque la facture énergétique est logiquement devenue un point d’attention déterminant. Si le prix médian d’un appartement d’occasion s’est chiffré à 136 500 euros en 2018, la progression observée depuis le début de l’année le porterait actuellement à quelque 142 000 euros. Toujours plus de neuf Liège – et sa périphérie – concentrent près de la moitié des nouveaux projets actuellement commercialisés dans la Province. Parce que le schéma d’agglomération vise la création de 15 000 nouveaux logements en 20 ans, le nombre d’appartements mis en vente dans la ville de Liège est en constante augmentation. Ils sont actuellement plus d’un millier, dans une tranche de prix comprise entre 2500 et 3000 euros/m2. Selon la situation et le standing, les prix au m2 peuvent piquer des pointes à 3500 euros, comme c’est le ca dans l’hypercentre de Liège. Un rendement très correct L’appartement neuf constitue un segment très attractif pour les candidats investisseurs, sans qu’ils doivent débourser pour autant des sommes astronomiques, car les prix initiaux sont moins élevés que dans les marchés environnants. Pour un appartement d’une valeur de 200 000 euros, par exemple, auxquels il faut ajouter les frais inhérents à son acquisition et des petits travaux éventuels, pour un total de 240 000 euros, et avec un loyer de l’ordre de 650 euros, on vise en conséquence les 2,5 % de rendement net annuel, ce qui constitue une rentabilité très correcte. De plus, au vu de l’accès difficile au Par Stephan Debusschere crédit pour nombre de candidats à la propriété, notamment les jeunes, il est clair que le marché locatif s’est renforcé et va encore croître à l’avenir. Le maître-achat de l’investisseur semble être l’appartement d’une superficie de 90 à 100 m2, avec deux chambres, garage et cave. Les lofts livrés casco, qui se vendent à partir de 80 000 euros hors TVA, auxquels il faudra ajouter quelque 40 000 à 50 000 euros pour l’aménagement intérieur, constitueraient aussi de beaux produits d’investissement. Douce progression des maisons Si l’on jette un œil sur la décennie passée, on s’aperçoit que les prix sont restés soutenus sur le segment des maisons mitoyennes, qui ont en effet quasiment doublé de prix en 10 ans. Depuis le second semestre 2018, la demande pour des biens en bon état se fait grandissante. Les prix ont ainsi légèrement progressé pour ce type de bien, dans une tranche comprise entre 195 000 et 230 000 euros, avec des pointes à 300 000 euros et plus dans le centre. Les propriétaires vendeurs ont dès lors plus que jamais intérêt à ne pas se montrer trop gourmands et à annoncer leur bien au prix juste du marché, sous peine d’être sanctionné par le marché. La rénovation et les modifications pour obtenir de bons résultats énergétiques sont en effet coûteuses en cas de rénovation. Or, le parc immobilier liégeois est vieillissant : moins de 20 % seulement des logements ont moins de 50 ans. Si la demande est concentrée sur les maisons ne franchissant pas cette tranche de prix – en 2018, 75 % des maisons se sont vendues en dessous de 220 000 euros –, c’est bien parce qu’elle correspond aux moyens financiers d’un ménage moyen avec enfants, dont le solde mensuel des revenus ne permet pas réellement de convoiter autre chose. Qu’il s’agisse d’un appartement ou d’une maison, il apparaît que les biens qui sont soit rénovés, soit en bon état ou bien entretenus se vendent bien plus facilement pour la bonne et simple raison que, au- delà de la question du temps et de l’énergie nécessaires aux travaux de rénovation, la faculté d’emprunter les montants liés aux frais d’acquisition n’est plus aussi accessible que par le passé pour tous ceux qui souhaitent devenir propriétaires. Redynamisation populaire Il y a une dizaine d’années, Liège était devenue impayable pour une fraction de la population, en particulier les jeunes ménages. Parce que les quartiers les plus cotés étaient devenus hors budget pour eux, ceux-ci n’ont pas hésité à investir dans des quartiers tels que Le Laveu derrière la gare des Guillemins et qui était tombé en désuétude. Un grand nombre de maisons y ont été achetées et rénovées et, depuis,