Magazine - Logic Immo - Liège, Verviers & Huy 219 | Page 27

27 Précisons enfin que cette hausse des prix n’est cependant en rien comparable à celle qui avait eu lieu entre 2003 et 2009, et s’apparente davantage ici à une évolution normale obéissant à cette loi de l’offre et de la demande. Car en réalité, ce n’est que depuis 2017 que le marché liégeois sort la tête hors de l’eau depuis les années plus difficiles qui ont suivi 2009. LIT. Le marché des maisons a-t-il faibli en conséquence ? Non. Ce marché se porte également très bien, avec une augmentation de prix qui s’avère pour sa part à plus petite échelle, mais qui reste constante. Ici aussi, l’intérêt des candidats acquéreurs est centré sur les biens soit déjà rénovés, soit en très bon état, et présentant un coefficient énergétique correct. Si la tranche de prix sous la barre des 220 000 euros se vend toujours aussi bien, c’est parce qu’elle correspond aux moyens financiers d’un ménage moyen. La tranche de prix pour une maison mitoyenne en bon état se situe entre 195 000 et 230 000 euros. Dans le centre, cette tranche monte facilement jusuq’à 300 000 euros, selon les commodités offertes telles qu’un jardin, une terrasse ou un garage. Et dans la gamme de prix supérieure – les maisons de maître par exemple – les prix peuvent s’envoler au-delà des 500 000 euros, avec des pointes à 800 000 euros et au-delà. Quoiqu’il en soit, le marché liégeois se porte actuellement très bien, et est appelé à croître. Il faut rappeler ici que, même en prenant compte de l’augmentation généralisée des prix, les marchés de Liège et de sa périphérie continuent d’être très compétitifs par rapport à d’autres situations en Région wallonne, comme c’est le cas de Namur et a fortiori du Brabant wallon. L’intérêt pour l’immobilier liégeois en tant que valeur refuge et sécurisation d’un patrimoine s’est donc logiquement encore accru, boosté par des taux des crédits hypothécaires qui restent historiquement bas. LIT. Qu’en est-il du marché du neuf ? Si une tranche des candidats acquéreurs fait le choix d’acquérir un appartement de seconde main pour une question budgétaire, l’appartement neuf fait toujours l’objet d’un grand engouement. D’une part du côté des investisseurs privés, grâce au bon rapport entre des prix initiaux relativement peu élevés par rapport à d’autres marchés nationaux et des valeurs locatives presque équivalentes à ces autres marchés, procurant ainsi un rendement intéressant. L’absence de travaux nécessaires et donc la mise en location rapide jouent bien sûr leur rôle d’adjuvant dans cet engouement, tout comme le renforcement du marché locatif au vu de l’accès difficile au crédit pour nombre de candidats à la propriété, notamment les jeunes. Du côté des particuliers, le segment du neuf a également la cote, particulièrement de la part d’une catégorie de la population qui souhaite quitter les maisons et les villas situées dans les lotissements des années 1960 et 1970 pour poursuivre leur vie dans des conditions plus favorables. Et cela fait déjà un bon moment que les projets neufs sont centralisés autour de pôles de facilités en matière de commerces, de services et de mobilité. L’attractivité de la ville est ainsi directement associée à toutes les facilités qui peuvent y être attachées, quelque soit la zone géographique dont on parle, dans le centre ou en périphérie. LIT. Cette offre sur le marché du neuf vous paraît-elle en situation d’équilibre ou de suroffre ? En observant le nombre de projets en cours, et en considérant tous ceux à venir, on pourrait être amené à penser que la suroffre guette le marché, vu que les prix du neuf s’élèvent en moyenne de 2500 à 3000 euros/m2, hors frais, avec des pointes à 3500 euros dans le centre de Liège ou certaines situations d’exception. A titre comparatif, le prix d’un appartement de seconde main est pour sa part compris entre 1500 et 2000 euros/m2 (toujours hors frais) en périphérie et de 2300 euros/ m2 et plus dans le centre. Or, pour le moment du moins, tous ces projets neufs, dont les prix sont restés stables, s’écoulent de manière continue en rencontrant un succès commercial plus ou moins rapide. La demande est donc bel et bien là, qu’elle émane de personnes qui revendent leur maison ou villa pour s’installer en appartement, ou d’investisseurs qui trouvent là un placement financier à même de leur garantir la sécurité de leur patrimoine et une certaine rentabilité à moyen et long terme. Nous sommes donc plutôt dans une situation d’équilibre. S’agissant du marché locatif, nous observons que les montants des loyers aussi restent globalement stables. Si la demande est toujours là, cette stabilité est à mettre en rapport avec la propension des liégeois à préférer acquérir leur logement dans les situations où le montant de leur remboursement équivaut à celui d’un loyer, qui est en moyenne de 650 à 700 euros, ce qui correspond grosso modo au remboursement mensuel d’un emprunt de quelque 150 000 euros, dans la configuration actuelle des taux d’intérêt. L.I. Pouvez-vous donner un exemple de la rentabilité qu’un investisseur peut espérer en mettant son acquisition liégeoise en location ? Pour un appartement d’une valeur de 200 000 euros, par exemple, auxquels il faut ajouter les frais inhérents à son acquisition et des petits travaux éventuels, pour un total de 240 000 euros, et avec un loyer de l’ordre de 650 à 700 euros, on vise en conséquence les 4 % de rendement annuel brut, ce qui constitue une rentabilité très correcte, du moins si on la compare avec ce qu’on peut espérer obtenir auprès d’une banque… Par Stephan Debusschere