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Chèvremont, Chaudfontaine illustre parfaitement le processus
de périurbanisation de l’agglomération liégeoise, qui l’a touchée
pendant de nombreuses décennies. Embourg, la plus prisée, a
engagé le mouvement à la fin des années 1950, et concentre
aujourd’hui quantité de villas et de propriétés sises sur de grandes
parcelles pouvant atteindre quelque 3000 m 2 et arborer, outre de
nombreuses chambres et salles de bains, piscines et terrains de
tennis, attirant logiquement une population aisée dont le flux ne
s’est pas tari avec les années. Au sud, Beaufays a été touchée
plus récemment par ce processus. Embourg a en effet déversé
son trop plein sur cette entité dont les parcelles de terrain sont
plus petites, de l’ordre de 1000 m 2 . Ses lotissements, construits
par de grands groupes de développement, y sont en effet plus
récents, créant par ailleurs un habitat moins prestigieux. L’entité
de Vaux-sous-Chèvremont a pour sa part été le siège d’une
urbanisation plus massive, au contenu socio-économique très
différent, raison pour laquelle on ne peut pas vraiment parler de
périurbanisation dans son cas.
Une qualité de vie à préserver
Avantageusement alangui sur les hauteurs vertes de la Cité
ardente, en première couronne, le territoire de Chaudfontaine
est ainsi loin de former un ensemble homogène. Alors que la
population y a triplé en 50 ans, le prix du foncier y est resté
abordable pendant longtemps, ce qui a favorisé une importante
immigration. Ce n’est que récemment que la commune connaît une
certaine saturation de son espace. Aujourd’hui, bien qu’elle n’ait
pas véritablement l’apparence d’une petite ville, Chaudfontaine en
possède pourtant tous les équipements collectifs, les services
privés ou publics nécessaires pour tenir ce rang, tandis que
chacune des entités possède son propre réseau de commerces.
Le standing de ces entités résulte aussi d’une politique
urbanistique ferme de la part des autorités communales, qui
entendent maintenir la qualité de vie qui y est offerte. Dès 2012,
la commune s’est en effet dotée d’un schéma de structure afin
de contrôler le développement urbain. Le territoire de la commune
est ainsi caractérisé par une densité de sept logements à…
l’hectare. Les promotions d’immeubles à appartements ne
sont en conséquence pas très bien accueillies, excepté le long
de certains grands axes routiers ou près des services et des
commerces.
Marché du neuf
La Cité ardente et sa périphérie concentrent près de la moitié des
nouveaux projets actuellement commercialisés dans la Province.
Parce que le schéma d’agglomération vise la création de 15 000
nouveaux logements en 20 ans, le nombre d’appartements mis
en vente dans la ville de Liège ne cesse donc d’augmenter. Ces
appartements affichent une moyenne de prix de 2250 euros/m 2 ,
soit un prix moyen de 202 500 euros – hors frais – pour un
appartement de 90 m 2 . Les différentiels de prix entre les projets
s’avèrent importants. Selon la situation et le standing, les prix au
m 2 peuvent ainsi varier de 2000 à 2500 euros, avec des pointes
à 3000 euros dans le centre de Liège et certaines situations
d’exception. Au sein du Grand Liège, le marché du neuf affiche
une belle stabilité, tant en termes de prix que d’offre, avec des
prix moyens qui sont dans la lignée de ceux pratiqués à Liège-
Ville. Parmi les projets mis sur le marché, citons ici le Domaine de
l’Orange, La Résidence du Parc et la Ferme Saint-Jean à Herstal
(une commune qui concentre 50 % du stock), la Résidence du
Parc Vallée de la Meuse à Seraing, ou encore le Domaine de la
Sarte à Embourg, dont le standing supérieur fait grimper les prix
au-delà des 3000 euros/m 2 .
Villas
Petit flashback. Après une forte correction de leur prix il y a
10 ans, courant 2009, les villas, en particulier dans la capitale
provinciale, avaient perdu l’année suivante encore près de 20 %,
soit un cinquième de leur valeur sur la période d’un an. Cette forte
baisse était liée au fait que ces gros biens s’avèrent difficiles
à rénover, particulièrement sur le plan des performances
énergétiques, et sont en conséquence difficiles à vendre par des
propriétaires qui souhaitent emménager dans des biens plus
aisés à entretenir. C’est naturellement encore vrai aujourd’hui,
même si ce type d’habitation est en réalité encore prisé dans
certaines communes de l’agglomération comme Herstal, Grâce-
Hollogne ou Fléron. Le cas de Chaudfontaine est particulier, en
raison de ses deux entités résidentielles historiquement prisées.
Plus particulièrement à Embourg, où les villas cossues et les
biens d’exception n’ont pas subi de réelle baisse de prix et ont
d’ailleurs récupéré la perte subie à partir de 2009. Et à Seraing,
une commune qui investit beaucoup dans son avenir, la remontée
des prix des villas paraît même à l’ordre du jour.
Repères
Localité Maison mitoyenne Appartement
Ans 149 500 euros 134 500 euros
Beyne-Heusay 157 500 euros 119 000 euros
Chaudfontaine 222 500 euros 203.000 euros
Flémalle 130 000 euros 140 000 euros
Fléron 160 000 euros 139 500 euros
Grâce-Hollogne 147 500 euros 120 000 euros
Herstal 145 000 euros 141 000 euros
Saint-Nicolas 117 000 euros 139 000 euros
Seraing 120 500 euros 132 000 euros