Magazine Kraemer KRAEMER MAGAZINE 06 | Page 57

57 Hitchcock, l’homme qui aimait les blondes Ce n'est un secret pour personne, Alfred Hitchcock les aimait blondes, coiffées et apprêtées quelle que soit la coupe adoptée, courte, mi- longue, plutôt ondulée, ou chignon. Qu'elles s'appellent Kim Novak dans Vertigo (1958), Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses (1959), Janet Leigh dans Psychose (1960), Tippi Hedren dans Les Oiseaux (1963) et Pas de printemps pour Marnie (1964), le modèle était posé : belle, élégante, troublante de complexité. Autant de caractéristiques puisées dans ce qui reste peut-être la plus belle d’entre elles, Grace Kelly. Avec trois films, Fenêtre sur cour (1954), Le Crime était presque parfait (1954) et La main au collet (1955), cette dernière avait fixé les codes de l’idéal féminin pour le cinéaste britannique. Un idéal glamour pour toute une génération de cinéphiles. Le chignon Bardot, hier et aujourd’hui ! L’actrice Brigitte Bardot est plus qu’une star, elle est l’icône de toute une généra- tion et le symbole de l’indépendance des femmes à partir de la fin des années 50 et tout au long des années 60. Aujourd’hui, elle continue d’incarner le glamour à la française notamment quand elle arbore une coupe ample qui a fait sa renommée, le célèbre chignon Bardot. À l’heure du vintage et du retour de l’esthétique 50’s ou 60’s, ce chignon fait un retour en force. Avec son côté subtilement espiègle, en- core sage mais déjà émancipé, il repré- sente ce point de passage de l’adoles- cence à l’âge adulte à un moment où la maturité rime forcément avec liberté. Pour retrouver l’énergie et la vitalité du chignon Bardot, la manipulation est simple, même si elle nécessite des che- veux longs et de préférence de différentes textures (cheveux fins et cheveux épais) : comme il faut de la matière, le coiffeur donne du volume sur le dessus de la tête ; sur la base de ces cheveux coiffés, il des- sine une raie et plaque la frange sur le devant ; puis, il insiste sur les racines et construit le cheveu en lui donnant un aspect bombé. La boucle est fixée, légè- rement crêpée pour un effet cheveu “up” glamour. Ensuite, il s’attache à la base de la choucroute et fait remonter toute la masse de cheveux de l’arrière de la tête sur le dessus. Enfin, il repousse la frange vers l’avant et prend bien soin de laisser les mèches épouser les formes du visage pour insister sur la sensualité de ce coif- fé-décoiffé simple, naturel et ô combien efficace de séduction. On le constate, l’inspiration vient du passé, mais le chignon Bardot est loin d’être un gimmick rétro : il s’adapte aux critères de la femme d’aujourd’hui, indé- pendance, dynamisme et charme, et se décline dans ses versions “jeune femme sage” ou plus rock’n’roll selon l’envie du moment. Bref, tout comme celle qui l’a popularisé, il restera tendance à jamais !