MUSIQUE / Interview
Aventurier
sensible,
Hildebrandt s’isole
sur plusieurs îles
pour toucher du
doigt les êtres
qui se cachent à
l’intérieur… Son
album ÎleL en est
le journal intime.
Hildebrandt
Propos recueillis par
Antoine Le Roux
L’IL AUX DEUX AILES
Tout d’abord je tiens à t’adresser félicitations,
remerciements et tendresse pour cet album
magnifique : îLeL a su emporter mon cœur et
mes oreilles d’une façon toute rafraîchissante !
Merci beaucoup ! Ces témoignages me permettent
d’avancer et confortent mes envies artistiques.
J’ai toujours pensé que c’était en fouillant
nos tréfonds intimes sans s’épargner, qu’on avait
le plus de chances de trouver un écho chez les
autres. Je pense vraiment que la sincérité est un
travail quotidien.
D’où viens-tu ? Quel a été ton parcours artistique
et musical ?
Celui d’un fils d’ouvriers, discret et rêveur, à l’inextinguible
envie de s’épanouir, d’un autodidacte,
émerveillé des émotions de ses premières notes.
Je suis accro aux voyages intérieurs, à la petite
mélancolie qui guette sur mon piano dans le coin
de ma chambre.
« ÎleL », pourquoi ce titre d’album ?
ÎLeL
Hildebrandt
At(h)ome
2019
Ce titre évoque plusieurs dualités : celle du genre,
qui est au cœur de l’actualité, et celle que je ressens
dans le thème de l’insularité évoquant à la fois
évasion et repli. Habitué au confort de ma bulle, j’ai
voulu transporter l’écrin de mon travail dans des
lieux magiques et retirés. C’est sur l’île d’Yeu que
j’ai découvert mes besoins paradoxaux de repli et
d’ouverture. Stevenson a été un vrai lien. Lorsque
j’ai écrit le titre Je Suis Deux, je vivais de manière
spartiate dans un refuge à deux pas d’une des
étapes les plus connues du chemin de Stevenson.
Je me suis alors plongé dans la lecture de Voyage
avec un âne dans les Cévennes où il évoque ce lieu,
puis L’île aux trésors. La boucle était bouclée !
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