MAG WAVE RADIO 2020 | Page 16

MUSIQUE / Interview Aventurier sensible, Hildebrandt s’isole sur plusieurs îles pour toucher du doigt les êtres qui se cachent à l’intérieur… Son album ÎleL en est le journal intime. Hildebrandt Propos recueillis par Antoine Le Roux L’IL AUX DEUX AILES Tout d’abord je tiens à t’adresser félicitations, remerciements et tendresse pour cet album magnifique : îLeL a su emporter mon cœur et mes oreilles d’une façon toute rafraîchissante ! Merci beaucoup ! Ces témoignages me permettent d’avancer et confortent mes envies artistiques. J’ai toujours pensé que c’était en fouillant nos tréfonds intimes sans s’épargner, qu’on avait le plus de chances de trouver un écho chez les autres. Je pense vraiment que la sincérité est un travail quotidien. D’où viens-tu ? Quel a été ton parcours artistique et musical ? Celui d’un fils d’ouvriers, discret et rêveur, à l’inextinguible envie de s’épanouir, d’un autodidacte, émerveillé des émotions de ses premières notes. Je suis accro aux voyages intérieurs, à la petite mélancolie qui guette sur mon piano dans le coin de ma chambre. « ÎleL », pourquoi ce titre d’album ? ÎLeL Hildebrandt At(h)ome 2019 Ce titre évoque plusieurs dualités : celle du genre, qui est au cœur de l’actualité, et celle que je ressens dans le thème de l’insularité évoquant à la fois évasion et repli. Habitué au confort de ma bulle, j’ai voulu transporter l’écrin de mon travail dans des lieux magiques et retirés. C’est sur l’île d’Yeu que j’ai découvert mes besoins paradoxaux de repli et d’ouverture. Stevenson a été un vrai lien. Lorsque j’ai écrit le titre Je Suis Deux, je vivais de manière spartiate dans un refuge à deux pas d’une des étapes les plus connues du chemin de Stevenson. Je me suis alors plongé dans la lecture de Voyage avec un âne dans les Cévennes où il évoque ce lieu, puis L’île aux trésors. La boucle était bouclée ! 16