Ma première publication Rapport 3. | Page 104

— 104 — central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre demeurant à vingt et un personnels dont douze enquêteurs, soit l’effectif prévu en février 2014, pour un nombre de procédures en hausse constante (cent quarante aujourd’hui). Vos rapporteurs appellent à une augmentation substantielle de ces effectifs, après plusieurs années de stabilité des effectifs ou d’augmentation très faible. Il en va de la réussite de la lutte contre l’impunité et de la sécurité nationale, plusieurs individus résidant sur le territoire français et pouvant présenter des caractéristiques de dangerosité ne pouvant à ce jour faire l’objet d’enquêtes en raison des effectifs réduits d’enquêteurs. En moyenne, chaque enquêteur a six dossiers à sa charge, ce qui contraint l’OCLCH à se donner des priorités les dossiers faute de tout pouvoir aborder en même temps. 18. Recommandation n° 18 : réaffirmer la nécessité pour les États membres de l’Union européenne de se doter d’unités de police spécialisées dans les crimes internationaux les plus graves À l’instar de la France, plusieurs États européens ont mis en place des unités ou équipes dédiées, au sein des services de police et d’enquête, à la répression des crimes internationaux les plus graves, et tous disposent d’un point de contact sur la question participant au « réseau Génocide ». En revanche, tous les États membres de l’Union européenne ne se sont pas dotés d’unités ou à tout le moins d’équipes dédiées, d’où la nécessité, pour renforcer la réponse européenne en la matière, de réaffirmer la préconisation de la décision 2003/335/JAI du Conseil. 19. Recommandation n° 19 : réaffirmer notre engagement en faveur de la Cour pénale internationale Figurant parmi les États les plus coopératifs avec la CPI, la France doit rester pleinement engagée en ce sens. Cela doit passer par une sanctuarisation de la contribution de la France au budget de la CPI, apte à suivre l’évolution des besoins, mais aussi par un soutien renforcé au Fonds au profit des victimes, qui admet les dons individuels. La procédure de réparation des victimes, dans un contexte où les accusés ne sont souvent pas solvables ou font en sorte de ne plus l’être à l’issue de leur procès, peut et doit aussi passer par des réparations symboliques, à l’instar de l’euro symbolique qu’Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été condamné par la CPI à reverser à l’État malien et à l’UNESCO suite aux destructions du patrimoine culturel malien, estimées à 2,7 millions d’euros de dégâts, dont il s’est rendu coupable. Vos rapporteurs appellent aussi à un engagement renforcé en faveur de l’évolution des pratiques au sein de la CPI, qui pourrait s’appuyer sur les trente et une recommandations de la « Déclaration de Paris sur l’efficacité de la justice pénale internationale » d’octobre 2017, qui repose sur trois axes (prévisibilité, célérité et gouvernance) et qui a l’avantage de proposer des pistes d’évolution à droit constant, sans nécessiter de modification du statut de Rome.