Ma première publication Rapport 3. | Page 24

— 24 — Le CICR jouit aujourd’hui avec cent six États de privilèges et d’immunité, la plupart déterminés par des accords de siège. En vertu de la loi n° 2003-475 du 4 juin 2003 relative aux privilèges et immunités de la délégation du CICR en France, le CICR et son personnel en France bénéficient de privilèges et immunités identiques à ceux accordés à l’Organisation des Nations unies et à son personnel par la convention sur les privilèges et immunités des Nations unies du 13 février 1946. Cette loi est entrée en vigueur trois ans après la transformation du bureau du CICR à Paris en délégation, effective au 1 er avril 1999. La France, conformément à une politique constante consistant à ne conclure des accords de siège qu’avec des organisations internationales intergouvernementales, avait ainsi choisi une formule distincte pour accorder au CICR les privilèges et immunités nécessaires à sa mission. Au plan opérationnel, le CICR est dirigé par un Comité qui compte de quinze à vingt-cinq membres, tous de nationalité suisse. Présent dans quatre-vingts pays, il emploie 12 000 personnes environ dans le monde, dont 800 à son siège de Genève. En 2019, son budget était de 2,1 milliards de francs suisses (1,9 milliard d’euros), dont quasiment 1,9 milliard pour les opérations de terrain. Ce budget est en hausse, afin de suivre l’augmentation des besoins. Le CICR est essentiellement financé par les contributions volontaires des États, à hauteur d’environ 90 % de ses ressources, les dons privés étant donc largement minoritaires. Des « obligations humanitaires » ont été lancées il y a deux ans afin de diversifier les financements, mais leur part reste très modeste. Le rapport annuel du CICR permet de dresser un bilan de l’utilisation des fonds, et la France, qui fait partie des principaux donateurs, avec une contribution de 7,5 millions d’euros prévue pour 2020, siège au sein d’un comité spécial qui bénéficie d’un retour plus détaillé. À noter que les financements obtenus ne sont pas fléchés, gage de l’indépendance de l’organisation. B. LE DÉVELOPPEMENT D’UNE ARBORESCENCE AU FIL DES ANNÉES : LE RÔLE DES RÉSOLUTIONS ET DES DÉCLARATIONS DE DROIT SOUPLE 1. Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU : un relais indispensable du droit international humanitaire Le DIH et son application apparaissent comme un sujet prioritaire pour l’ONU et plus particulièrement pour le Conseil de sécurité, où sont régulièrement adoptées des résolutions qui portent sur le DIH, de manière directe ou indirecte. La prise en compte et l’élaboration du DIH dans les résolutions du CSNU se font d’une part selon une approche transversale, avec l’intégration de dispositions relatives à la protection des civils, aux femmes et au sort des enfants dans les conflits armés dans des décisions (résolutions ou déclarations