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Le CICR est l’organe fondateur et directeur du mouvement. En plus de ses
activités opérationnelles auprès des victimes des conflits armés, il a la responsabilité
de défendre et de diffuser le DIH et de préserver les principes fondamentaux du
mouvement, et à ce titre de reconnaître les sociétés nationales.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-
Rouge, créée en 1919, a pour mission d’inspirer et de favoriser l’action humanitaire
des sociétés nationales. Elle dirige et coordonne l’assistance internationale du
mouvement aux victimes de catastrophes naturelles et technologiques.
Les sociétés nationales incarnent et mettent en œuvre les principes du
mouvement dans chaque pays. Elles apportent leur concours aux pouvoirs publics
pour les missions humanitaires.
Le CICR a fondé son action sur sept principes cardinaux : humanité
(porter secours sans discrimination aux blessés, faire respecter la personne humaine,
prévenir et alléger en toutes circonstances les souffrances), impartialité (porter
secours sans faire de distinction de nationalité, de race, de religion, de condition
sociale et d’appartenance politique), neutralité (s’abstenir de prendre part aux
hostilités et aux controverses), indépendance, volontariat (la Croix-Rouge est un
mouvement de secours volontaire et désintéressé), unité (il ne peut y avoir qu’une
seule société de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans le même pays),
universalité (les sociétés nationales doivent s’entraider entre elles, le mouvement
est ouvert à tous les pays).
Le CICR est une organisation sui generis unique en son genre, qui s’est
vue remettre un mandat par la communauté internationale. Selon les
conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, le CICR est chargé de
fournir protection et assistance aux victimes de conflits armés et d’autres situations
de violence. Ce mandat confère par ailleurs au CICR un statut juridique
international, distinct de celui des organisations non gouvernementales (ONG)
et comparable à celui d’organisations internationales intergouvernementales telles
que l’Organisation des Nations unies (ONU). Le CICR n’est toutefois pas constitué
sous la forme d’une organisation gouvernementale, mais sous la forme d’une
association de droit suisse, perçue comme mieux à même d’assurer son
indépendance par rapport aux États.
Afin de remplir son mandat, le CICR négocie un « accord de siège » avec
les autorités des pays dans lesquels il opère, afin de pouvoir agir conformément à
ses principes fondamentaux. Les accords de siège assurent une protection
juridique incluant l’immunité contre toute procédure judiciaire et l’inviolabilité de
ses locaux, documents et données. Ce statut spécial permet notamment au CICR de
travailler dans des lieux de détention, pour veiller au respect des droits des détenus,
et de maintenir la confidentialité des rapports et des discussions, indispensable pour
rendre cette mission possible.