Ma première publication Rapport 3. | Page 10

— 10 — toutefois de ne pas exagérer la portée, d’externalisation de la guerre. Si les nouvelles technologies n’ont pas, à ce stade, bouleversé la conflictualité, elles n’en demeurent pas moins un sujet de préoccupation crucial, qui soulève des questions en termes d’applicabilité du DIH. Aujourd’hui, les principaux défis auxquels le DIH est confronté ne tiennent pas au contenu des règles, mais à leur respect. Le DIH, souvent mieux connu que par le passé, n’en est pas pour autant mieux respecté. Des tendances plus que préoccupantes sont observées partout dans le monde, qu’il s’agisse des violences sexuelles, des violations des droits de l’enfant ou encore des atteintes répétées au personnel médical et humanitaire intervenant en zones de conflit. Ces constats sont d’autant plus inquiétants que les violations du DIH ont souvent des conséquences de long, voire de très long terme, qui fragilisent les communautés et sociétés touchées parfois sur plusieurs générations. Les violations du DIH créent des besoins humanitaires d’urgence, mais ont aussi des effets déstabilisateurs de longue durée, qui posent la question de l’articulation entre l’action humanitaire et l’aide publique au développement, afin de rompre les cycles de violence que le non-respect du DIH favorise. Dans ce contexte, les 196 États parties aux conventions de Genève ont à la fois pour responsabilité de respecter – lorsqu’ils sont parties à un conflit – et de faire respecter, en tout temps, le DIH. L’engagement de la France en faveur du DIH est protéiforme, et mobilise tant le ministère des armées et l’état-major des armées, qui dispose d’une cellule juridique opérationnelle compétente en matière de DIH, la cellule JUROPS, que le ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE). La diffusion et la promotion du DIH font pleinement partie des engagements diplomatiques de la France, elles font l’objet de deux des six premières initiatives lancées dans le cadre de l’Alliance pour le multilatéralisme. L’état-major des armées françaises, qui doit veiller en interne au respect du DIH, participe aussi à des missions de formation au DIH à l’étranger. La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), considérée par le CICR comme la commission nationale, en France, de mise en œuvre du DIH, joue un rôle de contrôle et de conseil des autorités. Si vos rapporteurs saluent l’engagement déjà fort de la France pour le DIH, la situation actuelle crée une urgence qui rend indispensable, au plan national et international, une mobilisation sans faille pour renforcer le DIH. Vos rapporteurs ont en ce sens formulé 25 recommandations.