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La mobilisation du Président de la République en faveur de la préservation
de la forêt amazonienne, à l’occasion de la dernière réunion du G7 à Biarritz en
août dernier, apparaît comme une preuve de la détermination de la France à agir
résolument sur la scène internationale en faveur de la protection et de la
restauration des forêts à l’échelle européenne et mondiale.
La surface terrestre compterait, aujourd’hui, plus de trois trillions d’arbres
appartenant à plus de 80 000 espèces différentes, ce qui équivaut à plus de
400 arbres par être humain. Il faut souligner que la présence des arbres sur Terre
est bien plus ancienne que la nôtre, ces derniers étant apparus il y a environ
385 millions d’années contre seulement 3 millions d’années pour l’espèce
humaine. Le processus de destruction des forêts mondiales en raison des activités
humaines a débuté avec l’invention de l’agriculture mais s’est très
significativement aggravé au cours des deux derniers siècles avec une nette
accélération des diverses atteintes portées aux forêts au cours des dernières
décennies (1) .
Les évolutions touchant la superficie forestière mondiale sont inégales
selon les zones géographiques concernées. Le changement dans les forêts boréales
et tempérées a été graduel, contrairement au déclin de la superficie forestière par
habitant dans les tropiques. Celle-ci a, en effet, presque diminué de moitié au
cours des vingt-cinq dernières années.
Sur la période 2000-2017, 3,4 millions de kilomètres carrés (km 2 ) d’arbres
ont été défrichés dans le monde entraînant une réduction du couvert forestier
mondial de l’ordre de 8,4 %. Le taux de déforestation mondial moyen sur cette
même période équivaut à plus de cinq fois la superficie de Paris par jour. Les pays
les plus touchés par la déforestation sont le Brésil, le Canada, les États-Unis,
l’Indonésie, la République démocratique du Congo et la Russie qui représentent à
eux seuls 83 % des forêts primaires subsistantes dans le monde (2) .
L’humanité s’ingénie à détruire les forêts – et plus particulièrement dans
les zones tropicales abritant une biodiversité exceptionnelle – en dépit des services
écosystémiques inestimables qu’elles nous procurent et du rôle qui est le leur pour
l’équilibre écologique de notre planète. Au rythme actuel de dégradation et de
destruction, ce qu’il reste des espaces forestiers mondiaux aura encore diminué de
moitié dans cent cinquante ans (3) .
(1) Bruce Albert, Fabrice Dubertet, François-Michel Le Tourneau, Un monde de forêts dossier contenu dans le
catalogue de l’exposition Nous les arbres, Fondation Cartier pour l’art contemporain (2019), p. 286.
(2) Ibid.
(3) Ibid., p. 275.