Ma première publication Rapport 2 | Page 65

— 65 — développement. Où en est-il ? Je ne parle pas tant de la contribution française, qui mérite néanmoins un point d’étape, que du fonds lui-même. M. Jean-Louis Bourlanges. La remarque de M. Petit sur les ambassadeurs m’a rappelé une anecdote concernant Louis XV. Un solliciteur lui avait déclaré : « Rappelez-vous, Sire, que je suis du bois dont on fait les ambassadeurs. » Ce à quoi Louis XV avait répondu : « Je penserai à vous lorsque j’aurais besoin d’ambassadeurs en bois. » Je félicite M. Mbaye pour son rapport, que je trouve tout à fait remarquable. Je suis sensible à l’argumentation développée par Claude Goasguen et à sa lecture de Georges Duby concernant la déforestation. Néanmoins, je crois qu’il faut aller plus loin : ce qui est caractéristique, c’est l’après déforestation européenne. Ainsi, dès Louis XIV et Colbert, la surface des forêts françaises s’est stabilisée. L’équilibre alors créé a été globalement maintenu puisqu’aujourd’hui encore, la France et l’Europe sont en cours de reforestation. Nous devons nous interroger sur le modèle bien plus que sur le processus de déforestation en lui-même. Quelle est la surface que nous souhaitons, à terme, voir maintenue en état de forêt ? Quelles sont les essences que nous voulons conserver ? Quelles sont les latitudes concernées ? La carte que vous nous avez présentée est fascinante : elle ressemble à celle des enfants du capitaine Grant ! La déforestation est massive au sud du globe et quasiment inexistante au Nord. Bien évidemment, cela ne signifie pas que le Nord est vertueux et que le Sud ne l’est pas ; cela signifie en réalité que le Nord exploite la déforestation du Sud. Dans ce rapport, les considérations relatives au multilatéralisme me frappent. Le cœur des propositions repose sur un accord juridique contraignant au plan mondial et sur une politique européenne. Celle-ci s’articule autour d’outils très intelligents tels que l’accord de partenariat volontaire et le règlement bois. Ces outils ont pour conséquence une mise en cause de nos intérêts et de notre compétence juridique à un échelon multinational. Face à ces enjeux mondiaux, nous avons des entités politiques prétendument souveraines qui sont totalement fragmentées, éparpillées et impuissantes. Telle est la conclusion sous-jacente de ce rapport. M. Jean François Mbaye, rapporteur pour avis. Je ferai parvenir, le cas échéant, des réponses écrites aux collègues auxquels je n’aurais pas eu le temps de répondre ce matin. Je remercie M. Mahjoubi pour son implication dans les problématiques que nous avons évoquées. Je ne peux que répondre par l’affirmative à ses propositions, en particulier celle consistant à créer un espace de travail partagé permettant d’aller au-delà de la présente réflexion. Monsieur Goasguen, vous avez posé la question des actes : nous pouvons agir sur la gestion durable des forêts. À cet égard, j’ai auditionné des acteurs en charge de la certification. La logique de gestion durable permet d’obtenir la