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certification des territoires et d’offrir un cercle vertueux aux consommateurs. Il
s’agit là encore de respecter un équilibre. Nous devons travailler dans un premier
temps à l’échelle nationale.
M. Claude Goasguen. Cela ne sert à rien !
M. Jean François Mbaye, rapporteur. Si, cela sert bien à quelque chose.
En effet, les consommateurs sont demandeurs de ce type d’initiatives, qui
s’inscrivent dans un cercle vertueux.
Bruno Joncour, Annie Chapelier et Bérengère Poletti se sont interrogés sur
les actions que mène la France et sur leur financement. La France occupe une
place importante : elle est en effet le premier pays européen gestionnaire d’une
forêt tropicale, en Guyane. Par ailleurs, sa politique d’aide publique au
développement lui confère un rôle majeur en matière de lutte contre la
déforestation. La France défend des propositions dans certaines enceintes, telles
que les conventions de Rio et de Ramsar, ou encore le forum des Nations unies
pour les forêts. Elle plaide également pour une reconnaissance durable des forêts,
de leurs services et de leur importance pour les populations locales. Les
financements s’élèvent à 350 millions d’euros pour la période 2000-2017, dans le
cadre de l’APD, soutenue à la fois par l’AFD et le Fonds français pour
l’environnement mondial (FFEM). Ils ciblent les aménagements forestiers et des
territoires ruraux, mais aussi des aires protégées ; ils prennent également la forme
de soutiens aux administrations pour améliorer la gouvernance du secteur et de
projets d’appui aux filières. La France finance des projets d’assistance technique
pour le renforcement des capacités des administrations forestières et apporte des
contributions, par le biais de l’AFD, et en lien avec la banque mondiale au Fonds
de partenariat pour les écosystèmes critiques (10,3 millions de dollars) et au fonds
carbone (5 millions de dollars). Elle soutient aussi l’initiative pour les forêts
d’Afrique centrale et contribue au fonds pour l’environnement mondial, à hauteur
de 300 millions de dollars pour la période 2018-2022. Enfin, la contribution de la
France au fonds vert pour le climat s’élève à 774 millions d’euros pour la période
2015-2018.
Monsieur Hutin, reforester est une bonne chose ; l’ONFI et l’AFD, dans
une moindre mesure, s’y emploient. Cependant, une forêt secondaire sera toujours
moins diversifiée qu’une forêt primaire. C’est pourquoi la préservation des forêts
demeure indispensable.
En matière de diplomatie environnementale, évoquée par plusieurs d’entre
vous, je vous invite à consulter le premier avis que j’ai produit l’année dernière.
J’y avais en effet insisté sur la nécessité de mettre sous tension le réseau
diplomatique pour la lutte contre le changement climatique. En matière de lutte
contre la déforestation, nous devons pareillement demander régulièrement aux
ambassadeurs de nous communiquer des points d’étape. Tous les ambassadeurs
ont reçu au mois de juillet une feuille de route leur permettant de faire respecter
ces enjeux.