Ma première publication Rapport 2 | Page 62

— 62 — L’AFD offre un outil de soutien aux pays en développement, les premiers concernés par la déforestation et ses conséquences. Quelles sont nos exigences en la matière à son égard ? Quels sont les moyens que l’AFD consacre à ces sujets ? Mme Annie Chapelier. Je remercie à mon tour M. Mbaye pour son remarquable rapport. Celui-ci nous rappelle les bienfaits, nombreux et incontestables, dont les arbres sont à l’origine : rendre la température plus clémente et l’atmosphère moins irrespirable, servir de refuges à différentes espèces, atténuer le changement climatique, réduire la pollution atmosphérique et lutter contre le ruissellement et l’érosion des sols. Toutefois, un arbre ne pousse pas rapidement et planter a un coût. Si planter des arbres et veiller sur les forêts sont de bonnes choses, ne pas les couper, en particulier les grands, est encore plus profitable. Plutôt que de trouver une justification à chaque coupe, pourquoi ne pas rechercher une solution alternative qui préserve l’arbre visé ? Un arbre nécessite en effet de l’entretien, du savoir-faire et du temps, trois éléments auxquels notre époque répugne, tant elle valorise l’immédiateté et l’usage unique. Un arbre ne saurait être présent seulement quelques semaines par an pendant les canicules, puis disparaître et réapparaître dès que ses vertus redeviennent nécessaires, comme le ferait un faux sapin de Noël rangé dans un placard. Pourtant, sous prétexte d’aménagement du territoire, tous les jours des arbres tombent. Couper un arbre, et à plus forte raison une forêt, relève à notre époque d’une démarche irresponsable. Alors que l’ONF traverse une crise profonde de gouvernance, avec l’industrialisation croissante et la surexploitation des forêts publiques, quelles actions la France mène-t-elle en faveur de la protection des forêts ? Comment s’articulera le financement français de cette protection ? Nos forêts sont nos alliées les plus précieuses dans la lutte contre le changement climatique. Or dans ce combat inégal, nous avons bien peu d’alliés. Mme Valérie Boyer. Je remercie moi aussi M. Mbaye pour son intéressant rapport, qui évoque le rôle de la France au sein de l’Europe, mais aussi dans le reste du monde. La déforestation est un sujet majeur de notre histoire ; elle a été un important facteur de développement. L’été dernier, pendant que l’Amazonie brûlait, les forêts du centre de l’Afrique brûlaient également. Pourtant, ces incendies n’ont pas été relayés dans les médias, alors que la catastrophe écologique qu’ils représentaient était aussi importante, bien que liée à des facteurs différents. Dans le rapport sont évoqués des exemples de reforestation en Europe et en Chine : comment ont-ils été conduits ? Quelles en sont les conséquences aujourd’hui ?