Ma première publication Rapport 2 | Page 61

— 61 — Les conséquences de ce budget sur la réalité de l’effort écologique de notre pays montrent que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux. Enfin, M. le rapporteur a effectué un déplacement au Liban ; j’ai cherché en vain dans le rapport le rôle de ce pays dans la lutte contre la déforestation. M. Sylvain Waserman. Je m’associe au concert de louanges relatif au travail de M. le rapporteur. Un point cependant me semble insuffisamment présent dans ce rapport ; il ne figure d’ailleurs pas dans les sept recommandations. Pourtant, il est lié à de vifs débats que nous avons eus ici au sujet du commerce international. Ainsi, il est impossible de s’intéresser à la déforestation au Brésil sans s’interroger sur nos importations. Le rapport dénonce à cet égard une colonisation agricole. Cependant, le commerce international est également un levier d’action. La position française en la matière a suscité un débat : elle consiste à utiliser le commerce international, parallèlement à un engagement réciproque à respecter l’accord de Paris, comme cela est fait dans le cadre de l’accord économique et commercial global (AECG), ou CETA. Le commerce international doit être utilisé comme un levier d’action, ce qui permettra de dire que l’Union européenne, à terme, commercera de façon privilégiée avec les pays et les entités respectant les enjeux de biodiversité et l’accord de Paris. Ce sujet ne fait pas partie à part entière d’une recommandation. Pourtant, il y a lieu de répéter constamment la position française, qui est encore trop peu entendue au sein de l’Union européenne : conditionnons, à terme, nos accords internationaux de commerce aux impacts environnementaux en matière de respect de la biodiversité et de gestion du climat. Mme Bérengère Poletti. Nous avons déjà eu ici des débats très intéressants au sujet du climat, des océans, et, aujourd’hui, des forêts. Il est aussi très intéressant de comprendre comment la politique française en matière de relations internationale a un impact sur ces sujets, qui sont liés. Selon une étude récente, les surfaces recouvertes de forêts ont augmenté au niveau mondial de 7 % depuis 1982. Cela correspond à une augmentation de 2,22 millions de kilomètres carrés. Toutefois, l’implantation de ces forêts et la répartition des essences montrent un déséquilibre. Les zones tropicales sont menacées à la fois par la déforestation et par les conséquences à venir du changement climatique. La déforestation y est illégale et génératrice de corruption. Tel n’était pas autant le cas au moyen âge dans notre pays. Dans les zones tropicales, la forêt laisse place à des cultures d’huile de palme et de soja, ainsi qu’à de l’élevage intensif, pour alimenter la consommation des pays développés. Les traités commerciaux sont cruciaux en la matière : nous sommes concernés au premier chef par les conséquences de nos choix commerciaux et de nos engagements dans des traités de libre-échange.