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Le rapport affirme que 30 % de la déforestation sont dus au commerce et à
nos modes de consommation. La solution réside précisément dans cette
affirmation.
Certes, la France se reboise, d’une part car des terres sont abandonnées,
d’autre part grâce à l’action de l’ONF. Malheureusement, ce reboisement n’est pas
toujours bénéfique : ainsi, planter massivement des sapins n’est pas
nécessairement une bonne idée, en particulier en plaine. Cette essence est choisie
car elle présente le rendement financier le plus rapide, et parce que les machines
existantes ne sont pas en mesure de traiter des troncs dont le diamètre est supérieur
à 40 centimètres. Là encore, un déterminant économique s’impose à la gestion
forestière. Par ailleurs, l’Office est géré à court terme, ce qui constitue un danger ;
ses personnels sont en souffrance et le nombre de suicides, en augmentation,
demeure très inquiétant.
Mme la présidente Marielle de Sarnez. Le reboisement de la France est
avéré. Par ailleurs, toute monoculture forestière est en effet néfaste.
M. Jean-Paul Lecoq. J’ai cherché en vain dans le rapport un lien direct
avec le budget. Néanmoins, cela ne remet pas en cause la qualité de ce travail.
Pour autant, un avis nous est demandé sur les crédits de la mission Écologie,
développement et mobilité durables. À n’en pas douter, ce budget est mauvais. Le
groupe de la Gauche démocrate et républicaine ne peut rendre un avis favorable à
un budget prévoyant en 2020 près de 1 000 suppressions de postes au sein du
ministère de la transition écologique et solidaire. Cette situation est d’autant plus
critique que nous considérons que ce ministère pourrait jouer un rôle important
auprès des ambassades des pays évoqués dans le rapport, afin d’engager la
reforestation, ou, à tout le moins, de mettre un terme à la déforestation.
Une incohérence existe entre d’une part, les attentes légitimes d’actions en
matière de lutte contre la déforestation, d’autre part, les moyens qui y sont
affectés. De plus, la dégradation des forêts entraîne la dispersion d’une multitude
de gaz. La question de la taxe sur le kérosène se pose, elle aussi, à l’échelle
internationale : la pollution liée au kérosène a un impact sur les forêts, mais il n’en
est pas question dans le rapport.
Il manque, au sein de la présente commission, les comptes rendus des
actions des députés au sein des instances internationales. Ainsi, nous ignorons ce
qui est décidé par les délégations françaises en matière d’écologie au Conseil de
l’Europe, mais aussi à l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Quels sont les messages envoyés et
au nom de qui le sont-ils ? En un peu plus de deux ans, la question relative aux
actions des délégations françaises dans les instances internationales n’a jamais été
abordée au sein de la commission. Nous n’avons aucune information quant aux
sujets qui y sont défendus.