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Les forêts naturelles sont ainsi passées de 3 961 millions d’hectares en
1990 (96 % des forêts) à 3 721 millions d’hectares en 2015 (93 % des forêts).
Elles ont donc perdu 9,6 millions d’hectares par an. Dans le même temps, les
plantations se sont accrues de 168 à 278 millions d’hectares, c’est-à-dire de
4,4 millions d’hectares par an, et sont passées en valeur relative de 4 à 7 % des
surfaces de forêts mondiales. De la sorte, les plantations gagnent donc du terrain
tout en n’occupant encore qu’une partie réduite des forêts (1) .
Lorsqu’on s’intéresse au classement des pays selon le niveau de leur
produit intérieur brut (PIB) par habitant, toutes les catégories voient leur surface
forestière se réduire à l’exception de la catégorie des pays les plus riches. Plus le
niveau de vie est faible et plus le rythme de la déforestation est élevé (2) . Toutefois,
il faut noter que, dans les pays à revenu moyen, la déforestation s’est réduite au
cours du temps.
Les principales zones touchées par la déforestation appartiennent à des
pays en développement de l’Afrique subsaharienne, de l’Amérique latine et
Caraïbes et de l’Asie du Sud-Est. L’augmentation de la surface forestière, dans les
pays où elle se produit, résulte à la fois de reboisements et de la recolonisation
naturelle de terres abandonnées par l’agriculture, comme en Europe et en
Amérique du Nord. La France, par exemple, suit ce schéma avec une
multiplication par 1,5 à 2 de ses surfaces forestières au cours des deux derniers
siècles et une progression qui se poursuit aujourd’hui au rythme élevé de l’ordre
de 100 000 hectares par an (3) .
(1) Audition de MM. Jean-Luc Peyron, directeur et Bernard Riera, chargé de recherches du groupement
d’intérêt public (GIP) ECOFOR.
(2) Ibid.
(3) Ibid.