L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 25
montant conduit à un budget annuel de la LMS de 65 millions d’euros à partir de 2026.
L’augmentation s’établit dans cette hypothèse annuellement à 30 millions d’euros par rapport
aux estimations du Comité exécutif.
Certes, les frais occasionnés par une Luxembourg Medical School seraient en principe
moins élevés que ceux d’une Faculté de médecine. Il faut à cet égard cependant tenir compte
du fait qu’au Luxembourg le niveau des rémunérations est beaucoup plus élevé que dans les
pays voisins. Aussi convient-il de prendre en considération les autres frais occasionnés par
une LMS. Quoiqu’il en soit, les formations en médecine sont très coûteuses. Selon der Spiegel
24/2015, la formation de chaque médecin revient en Allemagne jusqu’à 1 million d’euros.
C’est pourquoi faire venir des médecins de l’étranger est sur le plan économique très rentable.
L’estimation du cabinet d’audit Deloitte d’un coût annuel de 65 millions est sans doute
la plus réaliste. Elle correspond presque à la moitié de la dotation annuelle actuelle de l’UL
qui s’élève en 2015 à quelque 145 millions d’euros. Selon le professeur Neyses, l’objectif
financier serait de ne pas dépasser 20% du budget global de l’UL (voir Luxemburger Wort du
16 avril 2014). Le budget global de l’UL se montait en 2014 (total des produits) à 175,77
millions d’euros, de sorte que la limite à ne pas dépasser correspondrait à 35 millions d’euros,
montant en concordance avec celui retenu par le Comité exécutif.
Parmi les dépenses engendrées par une LMS il y a lieu de mentionner :
- La rémunération des enseignants (professeurs, médecins hospitaliers, maîtres de conférences
de médecine générale, consultants) et des chercheurs. Suffirait-il de recourir à un corps
professoral de 10 à 15 universitaires, y compris les professeurs déjà recrutés concernant les
Sciences de la Vie ? Selon certaines estimations, une chaire en médecine coûte par an environ
1 million d’euros. D’après l’Université allemande d’Oldenburg, chaque poste de professeur
revient à 2,3 millions d’euros. Il n’est pas exclu que les médecins hospitaliers
« universitaires » vont exiger une rémunération supérieure à celle des médecins hospitaliers
« non universitaires ». Le Comité exécutif est d’avis que la formation en médecine clinique
(au chevet du malade) pourrait être rétribuée de 100 à 150 euros l’heure, ce qui semble être un
tarif largement sous-estimé. Dans ce contexte, il faut également tenir compte du niveau de
rémunération du personnel infirmier. D’après le Panorama de la santé 2015, la rémunération
des infirmiers à l’hôpital, exprimée en dollars américains (USD), corrigée par les parités de
pouvoir d’achat (PPA), était au Luxembourg de très loin la plus élevée de tous les pays de
l’OCDE avec 88 000 USD PPA (à titre de comparaison : Allemagne 48 000 USD ; Belgique
54 000 USD ; France 37 000 USD.) D’après le Rapport général de 2015 sur la Sécurité
sociale, le revenu moyen annuel brut des infirmiers hospitaliers s’élevait en 2014 à 82 964
euros. Malgré ces conditions favorables, seuls 37% des infirmiers sont des résidents
luxembourgeois.
- Une partie des investissements en capital (construction des hôpitaux et autres établissements
de soins ; technologies médicales ; équipements informatiques…). Signalons, à titre
d’exemple, que selon le journal Le Monde du 20 mai 2015 : « L’école de chirurgie de Nancy
doit faire face à des dépenses annuelles de 700 000 à 1 million d’euros pour la maintenance,
la mise à jour des logiciels et le personnel, hors équipement. »
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