L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 18

médecins à se prononcer en faveur d’une LMS. (On dit que dès la présentation du projet 200 candidats ont postulé.) Les hôpitaux choisis pour former les futurs médecins verraient probablement leur renommée augmentée, ce qui les poussera à soutenir la création d’une LMS. Rôle plus grand de la langue luxembourgeoise lors de consultations médicales Bien des patients luxembourgeois souhaitent que les consultations avec les médecins se déroulent dans la langue nationale. La création d’une LMS ne changerait sans doute pas grand-chose à la situation actuelle, compte tenu du nombre de médecins étrangers indispensables. A une question écrite au gouvernement concernant les barrières linguistiques dans le secteur de la santé, la ministre de la Santé a le 18 juillet 2014 répondu entre autres : « Les diverses dispositions législatives, tant pour les médecins que pour les professions de santé, prévoient que ceux-ci doivent se familiariser avec la situation luxembourgeoise et sont tenus d’acquérir les connaissances linguistiques nécessaires à leur activité au risque de voir engagée leur responsabilité disciplinaire, civile ou pénale. » Dans ce contexte, il faut tenir compte du fait que 45% des habitants du Luxembourg sont des étrangers dont une part importante ne parle pas le luxembourgeois. Aussi tous les binationaux ne s’expriment pas dans la langue nationale. On admet que 60% des enfants élevés au Luxembourg n’ont pas le luxembourgeois comme langue maternelle et 12% des élèves du Luxembourg ne sont pas instruits selon le système national d’éducation. Aussi convient-il de ne pas oublier que le pourcentage des Luxembourgeois a tendance à diminuer dans la population du pays. Cette évolution réduit peu à peu l’importance de la langue nationale dans les relations entre médecins et patients. 3.2 Objections à l’encontre du projet d’une LMS Alors que la plupart des partisans d’une LMS ne voient que des avantages dans une telle création, d’autres sont réticents à ce projet et mettent en garde contre les conséquences d’un pari risqué. Ainsi une attitude de prudence a été adoptée à l’égard de cette idée par : - l’étude du cabinet d’audit Deloitte, déjà mentionnée ; - des membres de la Commission de la Chambre des députés, chargée, entre autres, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; - la publication de l’OCDE de 2016, sur la politique d’innovation au Luxembourg ; - outre les prises de positions hostiles et polémiques publiées sur Internet par le citoyen lambda, il convient de signaler le scepticisme de l’ancien directeur du Centre de recherche public Henri Tudor, lors d’un entretien à la Radio 100,7, le 22 février 2016 ainsi que les appréciations données par Catherine Boisanté, directrice médicale au CHL et par Yves Elsen, nouveau président du Conseil de gouvernance de l’UL (voir Conclusions). Il serait en tout cas irresponsable de nier les problèmes que soulève la création d’une Medical School au Luxembourg, dont les principaux sont énumérés ci-après. 18