L’économie circulaire : considérations fondamentales par Jean Lamesch | Page 11
effectuées sur demande du gouvernement. Il est à ce sujet précisé que le modèle de la LMS,
retenu pour les deux études, « offrait une formation de base en médecine d’une durée de six
ans, comprenant un programme de bachelor de trois ans et un programme de master de trois
ans. Il s’agirait d’une formation centrée sur la pratique, qui serait organisée en collaboration
étroite avec des partenaires hospitaliers. Elle accueillerait quelque 50 étudiants par année,
parmi lesquels devraient se trouver, en vertu du projet soumis à l’AAQ, 70% de résidents et
30% de non-résidents. Or, étant donné que de tels quotas présidant à l’admission à des
programmes de l’enseignement supérieur public sont de plus en plus remis en cause au niveau
européen et que, selon les prévisions, ils devront être abandonnés fin 2016, cette dernière
disposition n’est plus viable. Il en résulte que la LMS n’aurait pas pour seule ou principale
vocation de garantir l’accès aux études de médecine à des résidents et de parer ainsi au besoin
de médecins du Luxembourg ».
Le rapport, Feasibility Study of a Medical School réalisé par l’agence suisse AAQ
(Agentur für Akkreditierung und Qualitätssicherung), sur demande et en collaboration avec
l’Université du Luxembourg, avait pour but d’évaluer la faisabilité de la mise en place d’une
LMS. En novembre 2014, l’AAQ faisait une visite d’expertise de trois jours au Luxembourg.
Selon cette étude, qui peut être consultée sur Internet, le Luxembourg est en mesure
d’organiser une formation de qualité en médecine. Suivant l’AAQ, en 2026, quand la LMS
aura atteint son rythme de croisière, le coût d’une formation de six ans s’élèverait à 300 000
euros par étudiant et à un coût annuel total de 30 à 35 millions d’euros.
La deuxième étude, effectuée par le cabinet d’audit Deloitte, en collaboration avec le
ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère de la Santé et le
ministère de l’Economie, est intitulée Opportunities and Risks Analysis of the Creation of a
Luxembourg Medical School. Elle porte sur l’analyse socioéconomique, évaluant l’impact
potentiel d’une LMS sur le secteur de la santé, le domaine de la biotechnologie et de la
technologie médicale ainsi que sur le développement économique. Cette étude conclut, d’un
côté que la LMS représenterait une opportunité pour le Luxembourg et de l’autre que le projet
comporte des risques et que son potentiel de bénéfice socioéconomique n’est pas établi. Les
experts de Deloitte recommandent d’examiner des modèles alternatifs à la LMS, par exemple,
une coopération avec d’autres universités.
Finalement, le Secrétaire d’Etat a estimé qu’il convient d’effectuer une nouvelle
évaluation financière plus détaillée et d’examiner d’éventuelles solutions alternatives
(collaboration renforcée avec une ou plusieurs autres universités ; offre d’une formation
spécialisée plutôt qu’une formation de base). Ces investigations supplémentaires auraient dû
être disponibles fin 2015 – début 2016.
L’échange de vues des députés qui a eu lieu après cette intervention ne faisait pas
preuve d’enthousiasme pour une LMS mais exprimait beaucoup de scepticisme. Parmi les
questions abordées, mentionnons les conséquences de l’abandon du système des quotas ; les
besoins en médecins ; l’approfondissement des solutions alternatives ; les spécialisations
acquises à l’étranger ; la rémunération et la qualification pédagogique des médecins du milieu
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