Luxury Indian Ocean Luxury Mauritius No4 Édition 2017 | Page 146

CULTURE Tu seras artiste, mon enfant YOU SHALL BE AN ARTIST, MY CHILD Entre sa passion pour l’art et son amour d’une capitale qu’il a dans le sang, Salim Currimjee nous reçoit, des projets plein la tête, dans sa fondation ICAIO. Between his passion for Art and his love for a capital that runs through his veins, Salim Currimjee greets us, in between exhibitions, at his ICAIO Foundation. PAR VICTOR GENESTAR Maurice, quand on demande à un enfant ce qu’il souhaiterait faire plus tard, jamais il ne vous répondra : devenir artiste. Être un artiste n’est pas une option ! ». Salim Currimjee veut faire évoluer les mentalités, et a ouvert depuis mai 2015 les portes d’ICAIO (Institute of Contemporary Art Indian Ocean) dans sa ville de cœur. Dans un bâtiment préservé du Port-Louis historique, au 51 de la rue commerçante Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSR), cette fondation non-commerciale fait découvrir au public de grands noms de l’art contemporain de la région. Récemment, Pieter Hugo, célèbre photographe sud-africain, exposait ses portraits d’une Afrique à vif. Des photos sidérantes, qui ont fait le tour du monde. Un artiste que 50 enfants mauriciens ont pu découvrir en chair et en os, à travers des ateliers organisés au ICAIO. « J’espère qu’il deviendra un modèle pour certains d’entre eux » nous explique un Salim Currimjee créateur de vocations. En l’absence d’un musée d’art national qui manque cruellement, les premières pierres d’un Port-Louis sensible à l’art sont posées. Après une parenthèse américaine, le célèbre dessinateur, peintre et photographe revient à 28 ans sur son île, armé d’une volonté de fer. Depuis 1993, il travaille dans ce bâtiment et connaît par cœur les moindres recoins de la capitale. Ses expositions solos sont toujours un événement. Neuf, exactement, et toujours dans un lieu insolite du centre de Port-Louis. D’un vieux local désaffecté de la rue Louis Pasteur à cette exposition à même le trottoir sur William Newton Street, en passant par l’utilisation de l’immense Grenier en 1998, ses expositions ont le charme de la rue et l’atmosphère de la découverte. De sa maison, où il dessine tous les jours sur la côte nord-est de l’île à Poste Lafayette, à sa fondation ICAIO, Salim Currimjee prépare sa prochaine exposition entre crayon et peinture, avec cette volonté farouche d’interpeller les plus jeunes. « L’art doit prendre une place plus importante dans l’éducation des Mauriciens. Les métiers dans l’art sont nombreux et être un artiste devrait être aussi crédible qu’être médecin ou avocat ». Vous entendez, les enfants ? 146 LUXURY MAURITIUS