L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 30
Un des grands espoirs de la recherche actuelle en cancérologie constituent les
combinaisons autour de l’immunothérapie, au moins pour certains types de cancers. Selon les
meilleurs spécialistes, l’immunothérapie constituera à l’avenir un des piliers du traitement de
la majorité des cancers. Compte tenu du lent progrès réalisé jusqu’à présent, le rôle de la
recherche de très haut niveau reste déterminant pour trouver des thérapies contre le cancer.
Grâce à l’intelligence artificielle, la médecine et notamment la lutte contre le cancer se trouve
probablement à la veille d’une véritable révolution. Vaincre le cancer grâce à des algorithmes
décisionnels et d’immenses bases de données exploitées par des bio-informaticiens, des bio-
statisticiens et des médecins deviendra probablement la stratégie la plus efficace de la lutte
contre le cancer.
En 2015, les dépenses mondiales de traitements oncologiques se sont élevées à 107
milliards de dollars (lutte contre le cancer et soutien contre les effets secondaires).
Le coût du traitement des cancers par des thérapies innovantes est particulièrement
élevé. Ainsi, en ce qui concerne le matériel médical, le robot Cyberknife, matériel dont le
Centre national de radiothérapie François Baclesse d’Esch-sur-Alzette dispose, qui permet
dans le domaine de la radiothérapie d’irradier au plus près la tumeur sans endommager les
tissus sains, revient à 6 millions d’euros pièce. Quant aux médicaments, la gènethérapie
Strimvelis de GlaxoSmithKline coûte pour un seul traitement 665 000 dollars, en garantissant
cependant la guérison 23 .
Le champ d’activité des oncologues est donc très vaste et demande de multiples
compétences. Dans de nombreux cas, le choix médical intervient entre plusieurs thérapies
possibles et les chances de réussite de traitements varient. Enfin, des cancers qui ne sont
aujourd’hui pas guérissables le seront sans doute dans un avenir pas trop éloigné. Selon le
professeur Fabien Calvo, directeur scientifique du consortium Cancer Core (Institut Gustave-
Roussy, Villejuif) : « L’objectif clair, à l’horizon 2030, c’est 70% à 80% de guérison des
cancers. » (Le Monde, 7 février 2018).
Il ne sera évidemment pas possible aux chercheurs luxembourgeois d’être compétitifs
face, par exemple, au Centre d’Immunothérapie des cancers de l’Institut Curie, au Centrum
für Tumorerkrankungen à Heidelberg ou à la Harvard Medical School. Est-ce que les
échantillons biologiques et le personnel de la Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL) sont
suffisants pour une recherche efficace, capable de concourir sur le plan international ? Par
ailleurs, des résultats utiles dépendent d’opérateurs numériques sachant exploiter les big data.
La collaboration avec des spécialistes étrangers, surtout américains, est-elle assez intensive ?
Abstraction faite des problèmes de compétition entre universités, instituts, laboratoires
de recherche et hôpitaux, il faudra en matière de spécialisation en oncologie prendre au
Luxembourg des dispositions en ce qui concerne la méthode de sélection des candidats ; le
programme et la durée des études ; les compétences du personnel enseignant et des maîtres de
stage ; les matières sur lesquelles portent les examens. En plus, il sera indispensable de
modifier des textes législatifs et réglementaires relatifs à la formation médicale. Notamment
en oncologie, il faudrait engager au Luxembourg des médecins internationalement reconnus
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