L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 24

peut pas parler de « déserts médicaux ».
D ’ après le ministère de la Santé , il n ’ y aura pas de pénurie de médecins au Luxembourg au cours des prochains 10 à 20 ans . Le nombre de généralistes a augmenté au Luxembourg entre 2008 et 2015 de 25 %, alors que pendant la même période la population a crû de 19 %. L ’ ensemble des médecins praticiens ( sans les dentistes ) pour 1 000 habitants a évolué comme suit selon le Statec : 2,1 en 2000 et 2,9 en 2016 . Par ailleurs , il paraît que de nombreux médecins assistants étrangers ne figurent pas dans les statistiques .
Il est extrêmement difficile de prévoir la pénurie éventuelle de médecins à moyen et à long terme . Dans cette optique , il faudrait disposer d ’ un inventaire de la situation actuelle par région et par grande ville . En ce qui concerne les spécialistes , il serait nécessaire de les recenser en fonction de leurs disciplines et même de leurs sous-spécialités . Comment savoir combien d ’ étudiants en médecine ne termineront pas leurs études ? Quel est le pourcentage des diplômés qui ne s ’ installeront pas au pays ? ( Selon d ’ aucuns , il s ’ agirait , au cours des dernières années , d ’ environ 30 %).
A l ’ heure actuelle , les délais d ’ attente pour obtenir un rendez-vous chez certains généralistes et beaucoup de spécialistes sont anormalement longs . Tel est surtout le cas des médecins des hôpitaux luxembourgeois . Obtenir une communication téléphonique avec certains services des hôpitaux est la « croix et la bannière ».
Selon le sondage évoqué ( voir note 9 ), l ’ accès aux examens complémentaires ( IRM , scanners , etc .) dans les hôpitaux dure trop longtemps pour 71 % des sondés . Quant à l ’ organisation des services d ’ urgences par les hôpitaux , 56 % des sondés expriment leur mécontentement . La facilité d ’ avoir un rendez-vous auprès d ’ un médecin est jugée très mauvaise ( 11,5 %) et mauvaise ( 38 %). Pour ce qui est des patients de nationalité luxembourgeoise , plus de la moitié ( 56,5 %) ont manifesté à ce sujet leur mécontentement . Est-ce que ces critiques permettent de conclure à un manque de médecins , à un problème d ’ organisation ou à des demandes des patients non justifiées ? Par ailleurs , tous les actes médicaux et notamment certaines opérations ne sont sûrement pas utiles et nécessaires . La publication mentionnée de l ’ OCDE sur le Panorama de la santé 2017 considère qu ’ en 2015 ( ou l ’ année la plus récente ) le nombre des consultations par personne s ’ élevait au Luxembourg à 5,8 ( à titre de comparaison : 12,7 en Hongrie et 2,9 en Suède ) et le nombre des consultations par médecin est estimé au Luxembourg pour la même année à 1 995 ( ce qui est inférieur à la moyenne des 32 pays concernés , mais supérieur au chiffre concernant les Etats- Unis , l ’ Italie ou la Suède ).
En réponse à la question au gouvernement 3150 , Marc Hansen , ministre délégué à l ’ Enseignement supérieur et à la Recherche , a fourni le 4 août 2017 les données suivantes : « En ce qui concerne l ’ année académique 2016-2017 , le CEDIES compte presque 30 000 étudiants ayant sollicité une aide financière sur base de la loi modifiée du 24 juillet 2014 concernant l ’ aide financière de l ’ Etat pour études supérieures . » D ’ après l ’ expérience des dernières années : « Environ 15 % des étudiants s ’ orientent vers des études en médecine et dans les professions de santé . » Signalons que ces chiffres ne se rapportent pas seulement à
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