L’extension des études universitaires de médecine au Luxembourg Extension des études universitaires de médecine | Page 23

Le document mentionné par la Caisse nationale de santé indique, en ce qui concerne les MG à la date du 31.12.2015, que dans la tranche d’âge de 30-39 il y avait 60 femmes et 73 hommes, alors que la tranche de 20-29 comptait 40 femmes et 14 hommes, ce qui correspond à une très forte féminisation chez les étudiants en médecine les plus jeunes (voir p. 20 du document sur les MG). Rappelons que beaucoup de femmes choisissent le métier de médecin administratif où elles sont majoritaires (51,8% au 31.12.2016). A la même date, les femmes représentaient 35,4% du total des médecins praticiens, mais 36,7% de l’ensemble des 2 427 médecins professionnellement actifs, donc y compris les médecins administratifs (voir p. 35 du Rapport général 2017 sur la Sécurité sociale). Les femmes médecins prodiguant des soins et des services aux patients embrassent de préférence certaines spécialités et en évitent d’autres (à titre d’exemple, en neuro-chirurgie il y avait en 2016, suivant le ministère de la Santé, sur 15 médecins 1 femme ; en chirurgie générale, sur 56 médecins, on comptait 9 femmes). La pénurie de médecins praticiens est aussi provoquée par ceux qui exercent leur profession à temps restreint ou occasionnellement. C’est pourquoi il faudrait exprimer les personnes concernées « en médecins équivalents plein temps » pour 1 000 habitants 21 . En effet, il ne sert pas à grand-chose d’augmenter le nombre de diplômés en médecine si ceux-ci n’exercent pas ou peu leur profession au Luxembourg. La demande en médecins est sans doute accrue par le très grand nombre de frontaliers dont certains se font soigner au Luxembourg. En outre, un effectif insuffisant de médecins est susceptible de résulter du nombre et de la nature des consultations et des actes médicaux qui ont lieu dans le pays. Selon la publication de l’OCDE Panorama de la santé de 2017, le nombre des médecins en exercice par 1 000 habitants s’est élevé en 2015 au Luxembourg à 2,9 contre, par exemple, 4,1 en Allemagne, 3,5 aux Pays-Bas, 2,8 au Royaume-Uni et 2,6 aux Etats-Unis. En ce qui concerne les examens d’IRM, en 2015 pour 1 000 habitants, le Luxembourg se place en 7 e position. Pour les examens de CT scanners il se classe en 3 e position (voir p. 177 de la publication citée qui se rapporte à 2015 ou à l’année la plus récente). La demande d’interventions médicales et chirurgicales est diminuée du fait qu’un nombre non négligeable de résidents au Grand-Duché se font soigner à l’étranger, surtout sur recommandation de leur médecin. D’aucuns estiment que ceux-ci présentent environ 13% des malades. Quant aux montants des prestations de soins de santé à l’étranger, ceux-ci se sont élevés en 2016 à 398,7 millions EUR. En 2016, le total des prestations au Luxembourg s’est élevé à 1 726,9 millions EUR (voir p. 44 du Rapport général 2017 sur la Sécurité sociale). Le recours à des prestations médicales dans les pays limitrophes a été reconnu par 35% des participants au sondage cité de 2017 (voir note 9). Dans certains cas, les progrès intervenus dans le domaine de la santé (intelligence artificielle, robotique) se substituent aux prestations des médecins dont l’effectif pourrait dans quelques spécialités devenir surabondant. Mais en définitive, l’installation au Luxembourg de nombreux médecins étrangers constitue l’élément décisif dans la lutte contre la pénurie. Quant à la densité en médecins par 1 000 habitants, il va de soi que celle-ci est la plus élevée dans la ville de Luxembourg et la plus faible dans les régions rurales. Pourtant, on ne 23