Bachelor in medicine accroîtrait le prestige de l’ Université, l’ échec risquerait de ruiner sa réputation.
4.5 Faible effet pour remédier à une pénurie en médecins
L’ élément décisif pour apprécier le bien-fondé d’ une extension des études de médecine au Luxembourg au niveau Bachelor devrait consister dans sa contribution indirecte à éviter une pénurie de médecins et de cette façon faciliter l’ accès aux soins et assurer la qualité des services de santé délivrés 20.
L’ accès aux services et produits médicaux est, entre autres, défini par la couverture des soins de santé; les dépenses de santé à la charge des patients, les délais d’ attente pour une chirurgie … Nous avons vu qu’ en ce qui concerne le Luxembourg, c’ est la crainte d’ une pénurie future de médecins généralistes et de médecins spécialistes qui est considérée par les étudiants en médecine et par beaucoup de professionnels du secteur de la santé comme l’ obstacle à l’ accès aux soins à l’ avenir.
En 2011 l’ Association luxembourgeoise des étudiants en médecine avait situé la pénurie de médecins à partir des années 2020. Dans une interview, publiée au Tageblatt du 22 novembre 2016, le Dr Nico Haas pense qu’ au cas où les médecins consacreraient davantage de temps à leurs patients, il y aura bientôt un manque de médecins généralistes( MG) au Luxembourg. Selon une enquête auprès de ses lecteurs, publiée dans le Tageblatt du 23 novembre 2016, 66 % sont d’ avis qu’ il y a trop peu de médecins au Luxembourg. Dans l’ étude citée de Marc Trierweiler sur les médecins généralistes, on parle de besoins en augmentation au cours des 10 à 15 ans à venir et il est dit en conclusion: « Une pénurie de MG au Luxembourg dans un futur proche est très probable, et certains cantons sont plus touchés que d’ autres. » Dans le document State of Health in the EU-Companion Report 2017, publié par la Commission européenne, il est constaté à ce sujet:“ In terms of human resources, although Luxembourg does not face worrying shortages today, it does depend on graduates from other countries, leading to some uncertainty. This is also true for the provision of specialised care services, where Luxembourg relies on neighbouring countries for treatment. »
La thèse du manque de médecins, parfois défendue avec un « zèle d’ apostolat », se réfère surtout aux difficultés grandissantes que rencontreraient des candidats luxembourgeois d’ être admis dans une Faculté de médecine à l’ étranger. Outre le nombre des médecins nouvellement diplômés qui s’ installeront au Luxembourg, d’ autres facteurs détermineront la rareté ou le surplus de médecins. On peut citer à cet égard l’ augmentation de la population; le grand nombre de médecins qui partent à la retraite( en date du 31.12 2015, 41,2 % de l’ effectif des MG avaient plus de 55 ans); le vieillissement de la population entraînant des besoins médicaux croissants; le fait que la nouvelle génération de médecins est moins disposée à renoncer à la qualité de vie au bénéfice de l’ activité professionnelle( certains estiment qu’ un médecin retraité doit actuellement être remplacé par au moins deux nouveaux); l’ effectif grandissant de femmes dans le corps médical, dont les obligations familiales peuvent réduire le nombre d’ heures consacrées aux patients.
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