pour rentrer à la maison, comme n’ importe quel autre jour. Tout d’ un coup, le bus s’ est arrêté. Un homme couvert d’ un mouchoir a demandé au conducteur si Malala Yousafzaï était dans le bus. Personne n’ a osé dire un mot, mais tout le monde m’ a regardé. Il a levé son pistolet et a tiré trois fois sur moi, je ne m’ en souviens pas. Je me souviens seulement m’ être réveillée dans une chambre qui n’ était pas la mienne, dans un pays qui n’ était pas le mien: la Grande-Bretagne. Je suis restée dans le coma pendant une semaine.
Un livre à ne pas manquer!
Le 9 octobre 2012, Malala est victime d ' une tentative de meurtre. Cet événement la pousse à prendre la plume et constitue un témoignage poignant de la vie d’ une jeune fille au Pakistan au XXIe siècle.
« J ' avais peur d ' aller à l ' école parce que les talibans avaient décrété l ' interdiction pour toutes les filles de s ' y rendre.»
Au cours de ma lecture, une chose en particulier a attiré mon attention: Malala reste sereine, elle n ' éprouve aucune rancoeur envers les Talibans.
Son livre invite à réfléchir sur notre réalité, sur l ' importance de l ' éducation, mais surtout sur les inégalités hommes / femmes.
« Mais quand je voyais mes frères monter en courant sur le toit pour faire des batailles de cerfs-volants, je me demandais quelle liberté une fille aurait-elle jamais. »
Fort en émotions, chers lecteurs, je vous recommande ce livre. Il tient une place assurée sur votre bibliothèque!
Désormais, je ne peux plus retourner au Pakistan, et c’ est la seule chose que je regrette, car je ne regrette certainement pas de défendre nos droits. Tout me manque: les rues envahies par des enfants courant dans tous les sens, le bruit de la rivière qui m’ apaisait auparavant, ma chambre, ma maison, mais surtout mes amies.
J: Vous avez toujours dit que vous n’ en vouliez pas aux Talibans qui voulaient votre mort. Comment est-ce possible?
M: Après l’ attaque, j’ ai fait beaucoup de cauchemars. Quand tout le monde était endormi, je descendais à la cuisine pour vérifier que toutes les portes et les fenêtres étaient bien fermées. Le soir, je pensais à ce que je ferais si un Taliban surgissait de nulle part. Je me disais: prends ta chaussure et frappe-le, et puis j’ ai tout de suite regretté. Quelle serait la différence entre un Taliban et moi, si tous deux, nous utilisions la violence. J’ en suis venue à la conclusion que je lui parlerais, je lui expliquerais l’ importance de l’ instruction, je lui dirais même que j’ en désire une pour ses enfants et ensuite je lui dirais de faire ce que bon lui semble avec moi.
J: Cela prend du courage! Que faites-vous maintenant?
M: Je suis une élève avant tout. Je vais à l ' école et j ' apprends comme il se doit. D ' ailleurs, le jour où j ' ai appris ma nomination pour le Prix Nobel de la Paix, j ' étais en cours. Mon manager est entré dans ma classe pour me l ' annoncer. Je lui ai dit de partir et d ' attendre la fin des cours pour me le dire! Mais mis à part être une élève, je me consacre à la production d ' un documentaire qui portera sur ma vie.
J: Merci Malala pour votre sincère témoignage.