L'Auto-édition & Nous #2 | Page 28

Où en est ta situation amoureuse ? Disons que tout était mer d’huile, calme plat, avant ma rencontre avec Paul Jandor. Aujourd’hui, j’oscillerais plutôt entre un rêve éveillé avant le drapeau rouge. Vous me situez ? Je ne sais pas si je suis très claire mais ça me paraît assez juste comme description. Tu peux critiquer ton auteure, vas-y, lâche- toi. Dis-nous tout ; Eh bien… je ne la remercie pas de m’avoir affublée de ce trait de caractère qui me colle à la peau à longueur de temps : le doute. C’est loin d’être de tout repos quand on doute de soi aussi souvent. En même temps, sans le doute, personne ne se remettrait en question. Je progresse au fil du roman, aussi grâce à cela. Hormis cela, mon auteure est un peu perfectionniste et elle a passé des heures parfois des jours sur une même page à me rayer, me gommer, me réhabiliter… Bref, ce n’était pas de tout repos si vous voyez ce que je veux dire. Et ta situation familiale ? À 30 ans, pas mariée et sans enfants, ce n’est pas très original. Mais si j’élargis le cercle, j’ai un vieux contentieux avec mon père… Ce que tu détestes le plus chez les autres personnages de ton livre ? Le manque de courage. Cela se traduit par un manquement aux responsabilités ou à l’engagement. Dans ma position, le fait de douter de soi, ou des autres, décuple au contraire mon envie de vivre pleinement et sans faux-semblants les situations dans lesquelles je me retrouve. Si tu devais changer le titre de ton livre, quel serait ton choix ? Oh là là ! Pas facile non plus cette question ! Je pense au titre d’un film de Claude Lelouch, un de ses premiers films, avec Belmondo et Girardot tout jeunes. Intitulé Un homme qui me plaît, le film est tendre, espiègle avec une musique très présente sur les images. Des similitudes avec le roman dans lequel j’évolue. Comment les autres personnages te décriraient-ils ? Intelligente, têtue, un poil excessive, experte dans l’autodérision, provocatrice à ses heures, dotée du charme de celles qui ignorent leur potentiel. Ça va toi, sinon ? Ton auteure ne te fait pas trop souffrir ? Ça va, je peux dire que je ne m’en sors pas si mal, compte tenu du fait que j’ai dû m’adapter aux humeurs de ma créatrice. Elle m’a tout fait faire : la naïve, la hautaine, l’amoureuse, l’hystérique, la cynique, en fonction de ses humeurs du moment. Une soirée parfaite, pour toi, c’est quoi ? Des discussions à n’en plus finir avec Alice et Julia, mes deux meilleures amies, saoulée à coups de gin-tonic subtilement dosé et d’un bon groove des années soixante-dix. Bon, ça c’était avant que je rencontre Paul Jandor. Depuis, une fameuse soirée à l’opéra m’a fait complètement envisager les choses sous un autre angle. Quelle émotion ressens-tu le plus souvent ? Je suis souvent critique vis-à-vis de moi- même, ce qui peut me pousser vers une certaine forme de mélancolie. Quels sont tes enjeux au sein de cette intrigue ? Qu’est-ce que tu y gagnes ? J’ai plusieurs combats à livrer : un avec moi- même, un avec mon père et un autre avec celui qui s’amuse à prendre mon cœur pour un Yoyo. Ta vision du bonheur ? Vaste sujet. Disons que la réconciliation avec soi-même est une première étape. La réconciliation avec ses proches, la seconde étape, et que la conquête de soi est le point ultime qui doit mener à la liberté, donc au bonheur. Ça, c’est 28