LPDR N°7 La Mal Gouvernance - Cas pratique L’UOB SOCIAL
Lundi 08 mai 2017 7
Créée dans les années 1970, l'Université Omar Bongo (UOB) de Libreville est la première université gabonaise. Dotée au départ d’un campus et d’un restaurant universitaire, se trouvant à l’heure actuelle hors d'état d’usage, celle-ci compte deux facultés principales, à savoir la faculté des Lettres et des Sciences Humaines (FLSH), et la faculté de Droit et des Sciences Économiques (FDSE). L’UOB présente aujourd’hui un visage complexe dans la vie d’apprentissage des quelques 23.000 étudiants qu’elle compte.
En effet, afin d'accompagner les nouveaux étudiants ressortissant des différentes provinces du pays, qui se trouvaient éloignés du cadre familial après l’obtention du baccalauréat, et de tous les étudiants dans la généralité, l’UOB disposait d’un campus universitaire et d’un restaurant étudiant, qui malheureusement ne sont plus fonctionnels.
S’agissant du premier, celui-ci soulageait la population estudiantine en réglant l’une des difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants gabonais durant leur processus d’apprentissage, c’est-à-dire la question du logement. Avec 6.000 francs CFA de frais d'hébergement par mois, l'étudiant pouvait occuper une chambre au campus, et ainsi étudier aisément sans inquiétude de loyer à payer.
Cependant, en décembre 2014, suite à un incendie dans le campus, le gouvernement décida de déloger, toute la population estudiantine pour des raisons d'insécurité. Par la suite, des travaux de réaménagement avaient été initiés, pour réfection et modernisation dudit campus.
« Aujourd’hui, regardez vous-même, excepté un seul bâtiment presque fini, les travaux n’avancent pas » s’indigne Mabika-Mpambou chargé de communication de la mutuelle de l’UOB. Le constat est plus qu’alarmant, ce petit chantier que constitue le campus universitaire n’a hélas pas avancer en l’espace de trois ans. « Un dossier qui demeure sans réponse lorsqu’on s’approche des autorités pour avoir des explications » précise Mabika-Mpambou.
Par la suite, l’entreprise Sodexo qui assurait la gestion et la restauration universitaire a décidé de fermer les portes de ses services en partie à cause d’impayés de l’État qui s’élevaient à près de 10 milliards de franc CFA.
Cette fermeture s’est faite au détriment des étudiants qui sont les premiers impactés par cette mesure, après le personnel licencié pour rupture de contrat. Quand l’on sait que le coût du repas au restaurant universitaire qui s’élevait à 150 francs CFA, permettait aux étudiants d’une part de bénéficier d’un repas complet et équilibré, d’autre part de faire des économies dans un contexte où le niveau de vie reste élevé.
À tout cela s’ajoute les mauvaises conditions d’apprentissage des étudiants, notamment le nombre pléthorique d’étudiants dans les amphithéâtres, variant entre 1000 et 2000 personnes par amphithéâtre selon les départements, ainsi que la mauvaise adaptation du système Licence Master et Doctorat (LMD). Pour exemple, l’ouverture du cycle doctoral quand certains départements, ne comptent ni laboratoires de recherche, ni bibliothèques, semble être une véritable aberration. Sans omettre les perturbations annuelles des cours par des grèves incessantes (trop souvent justifiées), les infrastructures et le matériel qui permettaient aux étudiants d’être accueillis et d’apprendre dans de bonnes conditions sont insuffisantes.
"L'Université Omar Bongo est malade. Et la crise qui touche actuellement le Gabon soulève des interrogations quant à l'avenir de notre système éducatif. L’État quant à lui refuse de prendre ses responsabilités face aux dysfonctionnements de ces établissements plongeant ainsi écoliers, étudiants, personnels enseignants et employés dans un mal être des plus profond."
Jadis fierté de l'étudiant gabonais, l’UOB est devenue un havre d'opprobre pour les apprenants.