La Plume du Résistant N°07 | Page 2

Dès lors, et vu la récurrence de ce triptyque Fraude-Répression-Dialogue après chaque élection présidentielle par le pouvoir en place, comment comprendre que certains compatriotes et certains leaders politiques continuent d’accorder le moindre crédit à ce type de « Dialogue » mené par le système Bongo-PDG ? Cette question pourrait trouver sa réponse dans les motivations personnelles voire égoïstes de ces fameux « opposants », car en effet ces « Dialogues » n’ont jamais résolu aucun problème politique dans notre pays comme en témoignent les vives contestations électorales de 1993, 1998, 2005 sous Omar Bongo, et 2009 et 2016 sous Ali Bongo. Le pouvoir putschiste et les partisans de « l’opposition » favorables à ce dialogue refusent de comprendre qu’après 27 ans d’échecs des dialogues post-électoraux, le Peuple gabonais n’est plus dupe et attend autre chose notamment de son opposition politique que d’aller s’asseoir à la table de l’homme qui a massacré des dizaines de gabonais aussi bien au quartier général de Jean Ping que dans tous les quartiers de Libreville et des autres villes de notre pays. Ce peuple ne veut plus être le dindon de la farce et a décidé par sa résistance active depuis plusieurs mois déjà de mettre fin à la Fraude électorale, à la Répression post-électorale et au Dialogue d’apparence. Ce dialogue qui n’a par ailleurs jamais eu d’autre effet qu’une distribution des postes aux représentants dits de « l’opposition » présents. De plus, les récentes confirmations de René Aboghe Ella à la tête de la CENAP et de Marie-Madeleine Mborantsuo à la tête de la Cour Constitutionnelle montrent bien que ce dialogue n’apportera aucune réforme réelle notamment des institutions (aux ordres du pouvoir) dans notre pays.

Il appartient donc au Peuple gabonais de prendre définitivement en main son destin, et de défendre ses propres intérêts afin de faire tomber ce pouvoir illégitime et criminel représenté par le dictateur Ali Bongo et ses complices. Cela passe par une prise de conscience nationale et citoyenne qui passera nécessairement par une contestation populaire et aboutira sur le terrain à un mouvement de désobéissance civile.

Et c’est reparti pour un tour ! Voilà désormais plusieurs semaines que le pouvoir illégitime mené par Ali Bongo rejoue au Peuple gabonais la même pièce de théâtre, le même jeu de dupes auquel finalement ne sont dupes que ceux qui feignent de l’être.

En effet, après avoir réalisé un coup d’état militaro-électoral et massacré des dizaines de gabonais pour asseoir son pouvoir en août et septembre dernier, Ali Bongo et ses complices se sont donc lancés dans une grande tentative de communication en appelant à un dialogue « national inclusif » pour sauver les apparences et donner une impression d’émulation démocratique dans notre beau pays.

Ce faisant, fidèle aux méthodes de son mentor Omar Bongo, le dictateur Ali Bongo ne fait que reproduire les « 3 commandements » habituels de son légataire lors des élections présidentielles, c'est-à-dire : Fraude, Répression dans le sang de la contestation et Dialogue. Bongo père avait en effet usé et abusé de ces « 3 commandements » notamment en 1994 avec la signature des « Accords de Paris » après les élections contestées de 1993 face à Mba Abessole ; ou encore en 2006 avec la signature des « Accords d’Arambo » entre Omar Bongo et le défunt Pierre Mamboundou après les présidentielles tout aussi contestées de 2005. Fraude, Répression, Dialogue, telle est la devise électorale du système Bongo-PDG depuis plus de deux décennies et le retour en 1990 au multipartisme ; « 3 commandements » qui font toujours beaucoup de victimes parmi la population gabonaise, et qui plongent chaque fois notre pauvre pays dans une crise politique puis économique majeure.

LPDR N°7 GABON : Un cycle incessant SOCIAL

Lundi 08 mai 2017 2

1er Commandement : Un simulacre d'élections, tu organiseras

2ème Commandement : Dans le sang, tu réprimeras

3ème Commandement : Un dialogue de réconciliation, tu organiseras