La Plume du Résistant N°06 | Page 6

La préservation de notre merveilleuse forêt toujours sempervirente, passe par une consultation des Pygmées. Cela revêt d'un enjeu double de la connaissance de la forêt mais aussi de la préservation de l'écosystème, de l'œkoumène forestier.

Les Pygmées, des gabonais à part entière oubliés, pire que ceux de la décharge de Mindoubé, des sans papiers dans leur propre pays. La question de la «coexistence» avec la communauté Pygmée nécessite de s’interroger sur les causes de leur marginalisation, les voies et moyens les plus évidents. Il ne s’agit en aucun cas de chercher un coupable et un « abusé », mais plutôt de mettre le problème sur la table des politiques dans l’optique de concilier leur mode de vie à celui des autres Gabonais, de comment répondre à leurs attentes par un dialogue et de la communication (avec l’aide d’associations); d’où la nécessité d’études anthropologiques plus poussées.

Pour toutes ces raisons, ils ne peuvent revendiquer des droits citoyens, ni la nationalité gabonaise, encore moins avoir des représentants élus. Même si aujourd'hui, quelques associations en faveur des Pygmées voient le jour, mais ce n'est qu'au stade embryonnaire.

Les Pygmées du Gabon sont un peuple marginalisé, très peu pris en compte dans la société gabonaise et vivant repliés sur eux-mêmes. Par ailleurs, les autorités gabonaises montrent peu d’intérêt pour leur situation, évitant même tout contact. L’argument selon lequel "c'est leur volonté de rester dans la forêt", est souvent mis en avant pour justifier du caractère marginal de leur situation ; d’autant plus que leur environnement forestier n'est pas respecté. Généralement, ils ne sont pas consultés lorsqu’ils s’agit de projets forestiers en lien avec leur espace de vie, ou lorsque les essences arboricoles nécessaires à leur survie doivent être exploitées. Ces arbres sont utilisés comme remèdes et nourritures.

Les Pygmées parfois déboussolés sont livrés à eux-mêmes : aucune redistribution des richesses ne fus que celles provenant de la filière bois. Ils doivent se débrouiller comme des animaux dans un incendie forestier. En plus, le fait que les autres peuples les côtoient sans précautions, avec leurs pathologies, peut générer des épidémies qui peuvent leur être fatales.

Le statut des Pygmées au Gabon doit être reconsidéré aux yeux de l’état et de l’ensemble des gabonais, d’ailleurs leur existence en tant que groupe socio et ethnolinguistique doit être reconnue et valorisée pour une meilleure « intégration ». D'abord à travers l'Histoire, premiers à occuper notre espace, mais aussi parce que les pygmées font partie des rares individus encore aujourd’hui à posséder une connaissance approfondie de notre environnement forestier.

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Les Pygmées, appelés « négrilles » par les ethnologues du début du XIXème et de la fin du XXème siècle sont le seul peuple disséminé à travers l'ensemble du pays, mais aussi à travers tout le bassin du Congo, avec différentes appellations : Babongo, Barimba, Baghama, Bakouyi, Akaas, Bakoya, Baka. Aujourd'hui on peut les considérer comme assimilés, acculturés voire phagocytés par les autres groupes ethnolinguistiques du Gabon, qui se côtoient avec des rapports plus ou moins conflictuels. Conflits souvent engendrés par les peuples Bantu qui les considèrent, à tort, comme des sous-hommes.

Et pourtant plusieurs études montrent que les Pygmées sont les premiers à avoir occupé le territoire, l'espace gabonais. Si l'on se réfère à l'oralité des peuples Bantu voisins des Pygmées, ces derniers ont été leurs éclaireurs, pour les guider à travers la forêt ou leurs alliés militaires (cf. Wilson-André Ndombet professeur d'Histoire : À chacun son Pygmée ou l’histoire de l’idéologisation du principe d’autochtonie par les autres peuples du Gabon précolonial). Mais parfois, leur antériorité sur le sol gabonais est niée par simple idéologie. L'idée des peuples pionniers sur le territoire ou à un lieu quelconque du pays est très défendue par les uns et les autres. Du coup, l'habitat naturel des Pygmées, la forêt, ne leur appartient même plus, mais plutôt aux habitants Bantu qui vivent à proximité. Et ils subissent même toute sorte de brimades.

Disséminés à travers le pays, et vivants dans l'œkoumène forestière, il est difficile de déterminer leur nombre exact. Plusieurs recensements, notamment celui de l’Association pour le Développement de la Communauté Pygmée du Gabon les estimaient à environ 18 000 en 2011, tandis que l’Agence Nationale des Parcs Nationaux les dénombrait à 7 000 individus. Les statistiques sur leur nombre exact sont difficiles à chiffrer d’une part du fait de leur dispersion dans les forêts gabonaises, de leur localisation (c’est un peuple très mobile), d’autre part par l’absence d’actes d’état civil et d’une langue qui nous est inconnue.

LPDR N°6 Les Pygmées, un peuple marginalisé CULTURE

Samedi 08 avril 2017 6