La musique à Paris Mars 2017 | Page 50

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Vous écoutez Espana de Emmanuel Chabrier (1883)

Autant les six expositione universelles de Paris n'ont pas eu une grande influence sur la musique en tant que telle, autant elles ont eu un impact sur le compositeurs et la culture musicale française. On développera également un goût pour l'exotisme musical (soit l'ajout d'éléments musicaux propres à une culture non-européenne tant en mélodies qu'en modes.

Pour les pays occidentaux, ces expositions ont servi de laboratoire d'échange de notions théoriques et pratiques. On échangeait et exportait les compositions, les instruments et parfois même les artistes. Paris était une ville très prisée pour ce type d'échanges et on développait un très fort intérêt pour la musique russe de Tchaikovsky, Rimsky-Korsakov, Mussorgsky et Kalinnikov pour n'en nommer que quelques uns. Ces échanges avaient surtout lieu dans le but de développer une musique capable de rivaliser avec le génie de Wagner et de Strauss.

Pour l'Italie, les véristes de l'opéra vont influencer la musique française qui créeront dorénavant à partir de textes inspirés de la réalité contemporaine. On cessera donc progressivement de représenter les récits mythologiques ou inventés de toutes pièces pour se concentrer davantage sur l'aspect humain dans toute sa mouvance et son instabilité et ainsi proposer une musique qui reflète son quotidien.

En Espagne, on sera davantage porté à envoyer des musiciens étudier à Paris qu'à inviter des musiciens chez soi. Une grande fascination pour la musique espagnole se développera donc dans les écoles de Paris et l'on verra naître des oeuvres inspirées de la culture espagnole.

En résumé, les expositions universelles de Paris ont eu un impact majeur sur la diffusion et le partage du savoir musical et instrumental et non sur les instrumentistes eux-mêmes.

Paris 1900

Carnaval de Venise de Jean-Baptiste Arban (1864), version Fred Demers