La fabuleuse odyssée théâtrale des sixièmes La Fabuleuse Odyssée Théâtrale des Sixièmes | Page 27

Scène 2 Ouverture du Théâtre de marionnettes Narrateur : Mais après nos longs jours de repos, je décidais d’aller explorer l’île. Je me servis du grand rocher pour observer les alentours de cette terre verdoyante. Ulysse : (de retour, et un peu rêveur) Oh, compagnons ! Je vois de la fumée au lointain ! Cette île est habitée ! Mais par qui ? Ne pouvons nous pas voir qui vit sur cette terre isolée et leur rendre hommage pour les remercier de leur hospitalité ? Compagnon 1 : (en gémissant et en suppliant) Oh, pitié magnanime Ulysse ! Nous sommes encore très fatigués ! Compagnon 2 : (très sérieusement mais plaintif) Et moi, j’ai mal de partout : à la tête, … Compagnon 1 : au foie, … Compagnon 2 : à l’estomac, … Compagnon 1 : au buste, … Compagnon 2 : et même à la jambe droite ! Compagnons 1 et 2 : Mais surtout Ulysse notre cœur, notre cœur s’acharne dans nos poitrines, il se fend, se tord, se déchire de tristesse et de nostalgie. Après un repos suffisant nous voulons retourner à notre patrie, où nos familles nous attendent. Ulysse : (avec fermeté) Voyons compagnons ! L’ensorcelante paresse vous a-t-elle donc complètement envahie ? Vous vous êtes reposés deux jours et deux nuits ! Jetons au sort dans un casque de bronze afin de décider qui partira en expédition. (Son regard s’adoucis, et il regarde le ciel désespérément) Cependant, mes chers compagnons, je comprends votre détresse… Moi aussi, cela mon cœur saigne en pensant au pays qui nous vit naître, grandir, travailler et nous enrichir. Toute pensée de mon foyer me noie dans la nostalgie et la peine. Mais compagnons, nous avons vaincu le grand Polyphème et surmonté tant d’horreurs par le passé. (Avec de grands gestes de la main) Ainsi faites moi confiance, car je vous guiderais jusqu’à votre patrie, coûte que coûte ! Je le jure sur les divinités de l’Olympe. Mais courage les amis, ce n’est pas aujourd’hui que nous descendrons dans la demeure d’Hadès. (Compagnons peu convaincus, pleurant et s’arrachant les cheveux) Compagnon 1 : Oh, Ulysse, non! Pitié! Nous veux-tu donc tant de mal ? Compagnon 2 : Nos paroles ne te réchauffent donc pas le cœur ? Ne comprends-tu pas que nous souffrons de tes tortures ? Compagnon 1 : Tu ne nous donnes pas le choix, tu nous assènes tes ordres sans discussion. Eh bien, tant pis ! Laisse nous plutôt périr ! Nous préférons les Enfers aux terribles souffrances que tu nous imposes ! Ulysse : (accablé, les yeux inondés de tristesse) Je me résigne à votre jugement cruel. (Se reprenant subitement, avec autorité) Mais, nom de Zeus, je suis votre chef. Ainsi je vous ordonne de respecter ma décision. Nous irons vers cette demeure, fût-elle habitée par des monstres barbares et sanguinaires ! Le gong sonne trois fois. Narrateur : (gravement) Et ainsi, nous jetâmes au sort. Le brave Euryloque, pareil aux dieux, mena l’expédition. Vingt-deux autres de mes hommes furent choisis et partirent avec lui, tous gémissant et 27