La Dépêche SPRING 2025 | Page 22

NATALIE PAYNE
NATALIE PAYNE

Novembre 2024 , annonce l ’ ONU : le Comité des Droits de l ’ Homme a dénoncé la police française pour son « utilisation supposée de force excessive ». On y trouve une autre accusation similaire concernant les émeutes récentes en Nouvelle-Calédonie – la brutalité policière paraît endémique partout en France . Selon Désarmons-les , une association qui lutte pour le désarmement de la police française , au cours de l ’ année dernière , les policiers ont produit « le pire bilan depuis plus de 50 ans ». Ils ont tué 55 personnes au sein de l ’ Hexagone . Mais pourquoi y-a-t-il tant de violence ? Et est-elle un problème uniquement français ?

Les émeutes contre la réforme des retraites , Rennes , juin 2023 Source : Unsplash
Au cœur de ce débat : le racisme institutionnel . Aujourd ’ hui , selon Human Rights Watch , les forces de sécurité ciblent les jeunes hommes noirs et arabes considérablement plus pour les contrôles d ’ identité que les autres démographiques . De même , le rapport de 2020 décrit comment les policiers leur parlent « comme à des chiens ».
En 2018 , le journaliste Valentin Gendrot est devenu policier pour mieux comprendre ce qui se passe sur les coulisses . Ayant travaillé dans un commissariat pendant presque six mois , il a relaté entendre quotidiennement des remarques racistes . De plus , Gendrot a révélé que quand un incident violent s ’ est passé , les policiers ont caché la vérité , les policiers se protègent , la violence est répandue , et l ’ excuse selon laquelle ce ne serait les actes d ’ une minorité « de la mauvaise graine » est sans équivoque fausse , et une preuve des préjugés racistes au cœur de la police française .
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