L' Apostrophe Numéro 1 | Page 10

La réponse, d’une relative brutalité (par l’usage de la seconde personne du singulier) conjuguée à un mépris certain, fut traduite de la façon suivante, dans un premier temps très courte : E : « D’abord j’ai pas compris, qui a envoyé des armes en Syrie ? Qui a envoyé des armes en Syrie ? »  LR : «  Il  y a les camions de vos services de renseignements, les services du MIT, qui ont été interceptés en 2014, Décembre 2013 et Janvier 2014, sur un poste frontière à l’intérieur desquels on retrouvait des mortiers. Ces images ont été filmées et ont été immédiatement censurées. »  E : « Toi tu parles comme quelqu’un du FETÖ, avec leurs mêmes arguments. » LR : « Je parle comme un journaliste, français. » E : « Non pas comme un journaliste, tu parles exactement comme un membre du FETÖ, ceux qui ont effectué cette opération ce sont les procureurs qui étaient liés au FETÖ, aujourd’hui, ils sont sous état d’arrestation, ils sont en prison les gens qui ont effectué cette opération. Tu me poses cette question, mais les   7 Etats-Unis ont envoyé 4000 camions d’armes  en Syrie, pourquoi tu ne me poses pas cette question ? 4000, Tu es journalistes, tu devrais le savoir, tu devrais poser des questions là- dessus. Pourquoi ne poses-tu pas de questions là-dessus ? » On observe donc, qu’a défaut de proposer une réponse correcte et digne de ce nom, le président Turc possède quelques idées de questions supplémentaires. En répondant au journaliste ce dernier reprend les arguments du FETÖ, parti conservateur et considéré comme organisation terroriste en Turquie notamment, il fait de Laurent Richard, le porte parole de cette structure terroriste. Il ne s’agit pas là Erdogan, mais bien d’un aveu de faiblesse, tachant de produite une réponse qui se révèle faible en ethos. C’est ce mépris de la question posée, ce refus de comprendre et donc de répondre qui nous illustrent parfaitement le fonctionnement de cet homme, qui dès l’an prochain trouvera son pouvoir encore grandit.