04
KRAEMER SÉLESTAT Lydia Nicolas
Tout de go , elle nous le relate : « Depuis toujours , j ’ ai voulu faire coiffeuse ! » Lydia en rit de bon cœur , s ’ excusant que « cela ne présente rien d ’ exceptionnel . » Dans cette affirmation , on trouve pourtant quelque chose de très attendrissant , comme un aveu venu du plus profond de son être : une certitude ancrée qui l ’ anime au quotidien . « Déjà en maternelle , je coupais les cheveux de mes copines , se souvient-elle . Je me faisais rouspéter par leurs parents . Et par les miens ! Mais moi je le savais déjà : je deviendrai coiffeuse . » Pour cela , elle passe par un CAP en école privée , puis par deux brevets professionnels en apprentissage avec les options coloriste-permanentiste et styliste-visagiste , avant un brevet de maîtrise . Après ses premières expériences sur Obernai et Sélestat , l ’ intégration au groupe Kraemer se fait par le biais de l ’ ouverture du salon Kraemer Sélestat en 2016 . « Oui , comme j ’ avais déjà travaillé dans des franchises , le concept m ’ était familier . Très vite j ’ ai eu l ’ envie de me lancer . Nous nous sommes rencontrés avec Yannick , je me reconnaissais dans les valeurs qu ’ il véhiculait au sein de son groupe . Comme j ’ étais séduite par l ’ idée de la franchise , nous avons plongé dans l ’ aventure , ensemble . »
Un métier essentiel Elle s ’ estime épanouie dans son métier , se rappelant au passage qu ’ il n ’ était pas toujours évident d ’ affirmer cette envie si forte de l ’ exercer . « Quand je disais que je voulais faire un CAP coiffure , certains de mes professeurs tentaient de m ’ en dissuader : ils étaient contre ! Ils me disaient que j ’ avais le niveau pour faire beaucoup “ mieux ”. Mais mes parents me soutenaient , je ne voyais pas pourquoi m ’ orienter vers l ’ enseignement général alors que c ’ est un métier qui me passionnait déjà . » On mesure en l ’ écoutant combien on a dénigré des métiers manuels dont on redécouvre l ’ importance déterminante aujourd ’ hui . « Oui , nous confirme-t-elle , on juge à nouveau la coiffure comme un métier essentiel , aujourd ’ hui plus que jamais , notamment depuis le virage du confinement . » Elle estime qu ’ elle est enfin « valorisée », et ce d ’ autant plus que les exigences ont évolué . « Il fut un temps , les clientes venaient avec une demande : la couleur qui avait été décrétée pour la saison . Aujourd ’ hui , on travaille beaucoup la personnalisation , en lien avec son style propre . En tant que coiffeuse , on accompagne la personne pour lui permettre d ’ aller plus loin . » L ’ instant-coiffure qui naît selon Lydia de la relation de la cliente à sa coiffeuse ne se limite plus à une simple prestation : « La cliente attend des conseils et elle veut vivre un moment de bien-être ! Elle veut se détendre et qu ’ on prenne soin d ’ elle . » Après un court temps de pause , elle rajoute : « Oui , elle veut qu ’ on la sublime ! »
31