KRAEMER FOSSÉ DES TANNEURS STRASBOURG Sahin Yavuzdiler
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Photo : Hugues François
Sahin est arrivé de Turquie à l ’ âge de 11 ans . Comme ses parents travaillaient dur à l ’ usine , sa mère a estimé qu ’ il était préférable pour lui d ’ emprunter une autre voie : il décide de se consacrer à la coiffure . Une famille alsacienne avec laquelle ils avaient tissé des liens d ’ amitié l ’ ont accompagné dans ses démarches pour faire ses débuts en coiffure à l ’ âge de 17 ans , Sahin étant d ’ un naturel plutôt timide . Il a intégré l ’ école de coiffure Bischetti à Strasbourg pour un CAP en deux ans , avec des périodes de stage . « J ’ ai dit au directeur de l ’ école que j ’ aimais ce métier ! Je voulais partir en stage et apprendre le plus possible . », se souvient-il . Il en a profité pour parfaire le français qu ’ il apprenait depuis son arrivée 6 ans auparavant . « Je me devais de réussir », insiste-t-il , se sentant redevable des sacrifices de ses parents pour son parcours . « Et puis , j ’ avais envie qu ’ ils soient fiers de moi . »
Comme les meilleurs éléments étaient recrutés dans les salons , Sahin débute le jour de ses 19 ans . Il y est resté 15 ans jusqu ’ à ce que Yannick Kraemer vienne lui suggérer de racheter un salon , rue du Fossé des Tanneurs . « Il avait déjà tenté de me recruter quelques années auparavant , s ’ amuset-il . Moi je voulais rester simple salarié , mais mon patron à l ’ époque a estimé qu ’ il fallait que je franchisse un nouveau cap dans ma carrière . » Après réflexion , il fait l ’ acquisition du fonds de commerce et se lance dans la grande aventure . C ’ était en 2003 .
Les joies de la simplicité Avec l ’ expérience qui est la sienne , il estime que la coiffure a évolué . « Je trouve qu ’ aux yeux des gens , elle a plus de valeur aujourd ’ hui ! » Elle a d ’ autant plus de valeur , selon lui , qu ’ elle répond à des demandes croissantes de la part de la clientèle . Avec conviction , il l ’ attribue cette augmentation de la demande à la « variété de propositions »
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