La marque de coiffure Kraemer s ’ est positionnée d ’ emblée à l ’ international . Comment expliquer cette situation ? C ’ est intimement lié à l ’ histoire du groupe . Dès le lancement de la marque Kraemer en 2000 , j ’ ai pris conscience que le marché français était saturé et qu ’ il m ’ était possible d ’ exporter mes idées . J ’ avais tiré les enseignements d ’ une première expérience berlinoise au cours des années 90 qui m ’ avait amené à penser autrement une éventuelle implantation dans un autre pays . Une nouvelle occasion s ’ est présentée au Québec en 2001 avec l ’ ouverture d ’ un premier salon Kraemer à l ’ étranger ; elle m ’ a fait prendre conscience du potentiel d ’ une marque à l ’ international . Mais c ’ est surtout l ’ opportunité d ’ ouvrir des salons en Chine qui m ’ a conforté dans cette idée .
Comment vous y êtes-vous pris pour vous implanter en Chine ? Un ami restaurateur strasbourgeois , M . Wong , m ’ a proposé de m ’ associer à lui pour l ’ ouverture de ces salons . La restauration , il la connaissait bien ; la coiffure , non . Et comme son fils , Wong Kin Fung envisageait , après des études de commerce , de créer des sociétés en Chine , nous avons échangé sur cette possibilité-là . Il était séduit par ma vision de la franchise , à savoir libérer la créativité des collaborateurs . Contrairement à d ’ autres franchises , je ne cherche pas à imposer ma vision . Une fois les codes de la marque adoptés , chaque gérant de salon a le loisir d ’ évoluer dans un espace qui lui est propre : cela concerne aussi bien la décoration intérieure que la possibilité de créer ses propres collections . Il bénéficie cependant des formations du groupe et s ’ inscrit dans une émulation commune .
Cela a-t-il séduit vos associés chinois ? Oui , dans la mesure où ils pouvaient s ’ appuyer sur un savoir-faire français – ce qui est une source de prestige – tout en conservant leur part de liberté . J ’ avais compris à Berlin qu ’ il n ’ était pas bon de venir avec mes propres coiffeurs , mais qu ’ il était préférable de favoriser les échanges avec des coiffeurs recrutés sur place . La clientèle s ’ en trouve valorisée , mais elle y retrouve les codes esthétiques qui lui sont familiers . Vous savez , dans nos métiers , ce sont les femmes et les hommes qui comptent . Là , je m ’ adressais à des gens de grande sensibilité , avec leur part de fierté . Ils prenaient dans le groupe ce qui leur permettait d ’ évoluer , sans se compromettre d ’ aucune manière .
« Vous savez , dans nos métiers , ce sont les femmes et les hommes qui comptent ».
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