Kanguq - Hiver / Winter 2014 | Page 28

Légendes Legends ᐅᓂᒃᑳᑐᐊᑦ Augitsisiaq ᐊᐅᒋᑦᓯᓯᐊᖅ Traduit par Caroline Mailloux à partir de la version en anglais par Lisa Koperqualuk. Textes originaux: Paulusie Sivuaq, Puvirnituq 1973 et Elisiapie Tukalak Uitanga 2008, École Ikaarvik à Puvirnituq. Xsly yKx2 ᐊᓪᓚb[iq5 S[3igu !(&#. ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᐊᓪᓚᓯᒪᓂᖏᑦ €3eQx3bsJᕕᓃᑦ wonW gvM4 sw5bz3j5 @))*, wÏ[4 won3[4. English version adapted by Lisa Koperqualuk, based on the original written by Paulusie Sivuaq, Puvirnituq, 1973. Updated Inuktitut written text by Elisiapie Tukaluk Uittanga 2008, Puvirnituq Ikaarvik School. Il était une fois, une femme, qui n’était pas mariée, et qui a accouché d’un bébé. Parce qu’elle n’avait pas de mari et qu’elle avait eu un enfant, ses confrères inuits l’ont abandonnée et l’ont traitée de manière sévère car c’était inacceptable d’avoir un enfant hors mariage. Les inuits l’ont transporté à une île déserte pour qu’elle y reste, isolée avec seul son fils comme compagnon. Deux qajaak1 venaient en visite de temps à autre mais leurs intentions n’étaient pas bonnes; ils venaient à l’île pour tuer la mère et son fils. Par contre, ils finissaient toujours par changer d’avis car la femme leur montrait qu’elle n’avait pas peur de mourir. Elle savait bien quelle était leur intention. La mère et son fils ont dû connaitre ce qu’était la faim car l’île ne contenait rien qui attirerait les animaux. Quand les qajaak arrivaient, ils lui demandaient « Mais de quoi vivez-vous? ». Et elle leur répondait « On se nourrit de nourriture ». Elle ne leur disait rien de plus car elle ne voulait pas leur dévoiler ce dont ils se nourrissaient. Les deux hommes, qui avaient comme intention originale de tuer la femme et son enfant, ont eu une idée. Ces hommes ont décidé de ne pas les tuer pour le moment mais plutôt d’attendre que le jeune garçon grandisse et que son sang devienne plus fort et qu’il soit hardi pour ensuite retourner le tuer. Les hommes ont quitté l’île à nouveau, laissant la femme et son fils vivants. Les gens se demandaient bien de quoi ils se nourrissaient car la femme était seule avec son enfant. Quand les visiteurs se présentaient sur l’île, ils ne voyaient aucune preuve de nourriture. Par contre, la femme et son enfant se nourrissaient de dépouilles de phoque qui s’èchouaient parfois à l’île grâce aux courants. Ils enfouissaient la viande dans le sol à une distance assez éloignée de leur demeure. Leur demeure sur cette île était près d’un petit lac. Une journée, la femme eut une idée; elle montrerait à son fils comment nager. Elle a donc commencé à lui montrer comment en le laissant utiliser sa planche à décharner. Elle le plaçait sur la planche qui flottait et, par la suite, il apprit à nager et à plonger dans l’eau. Avec le temps, sa natation et son plongeon se sont améliorés. Il lui était maintenant possible de rester sous l’eau aussi longtemps qu’un ours polaire. Plus tard, son plongeon était si bon qu’il était aussi rapide qu’un guillemot à mirroir2. Il était aussi capable de nager dans la mer. Un jour, une fois que le garçon était très habile dans l’eau, les deux qajaak sont revenus pour une autre visite. Sa mère lui dit d’aller les rencontrer et de les tuer car elle connaissait leurs intentions. Suivant les ordres de sa mère, le garçon partit pour intercepter l