L’amnésique volontaire
Je ressens l’amertume, comme une douceur acide,
Qui me traverse le corps avec la sensation poignante d’une tumeur avide.
Elle s’invite dans mon quotidien et me ramène au bord du vide.
Plus rien d’exceptionnel, ni de sensationnel
L’extraordinaire a pour règle l’ordinaire,
Alors je m’autoproclame amnésique volontaire.
J’ai la sensation d’être sur une chaloupe
Je tangue, voire je me loupe.
Je me retourne devant la main tendue
Elle m’inspire le crochet aux bords aiguisés qui veut me mettre à nu
Insensible à la compassion
J’esquive pour mon intégrité
La malhonnêteté de cette humanité,
Cela doit être le grand malentendu à effets secondaires.
Ouf ! Je vis des insomnies en apnées programmées
Qui me revendiquent le changement de fuseaux horaires
Où l’inconscient de mon hippocampe est en quête d’aventure, pour un autre
hémisphère
Le sud, toujours en point de mire, là où la vie me semble moins dure
Mais bizarre comme cette abscisse - ordonnée me rassure
Alors fugitif, devant ma réalité
Je m’enivre de fruits sucrés, pour être emporté
Par les bruits sourds de mes pensées
En attendant, en attendant des nuits de
lumière
J’espère, j’espère traverser l’horizon de la mer