JUST HUMANIS Just Humanis Mustapha SAIF | Page 4

L’amnésique volontaire Je ressens l’amertume, comme une douceur acide, Qui me traverse le corps avec la sensation poignante d’une tumeur avide. Elle s’invite dans mon quotidien et me ramène au bord du vide. Plus rien d’exceptionnel, ni de sensationnel L’extraordinaire a pour règle l’ordinaire, Alors je m’autoproclame amnésique volontaire. J’ai la sensation d’être sur une chaloupe Je tangue, voire je me loupe. Je me retourne devant la main tendue Elle m’inspire le crochet aux bords aiguisés qui veut me mettre à nu Insensible à la compassion J’esquive pour mon intégrité La malhonnêteté de cette humanité, Cela doit être le grand malentendu à effets secondaires. Ouf ! Je vis des insomnies en apnées programmées Qui me revendiquent le changement de fuseaux horaires Où l’inconscient de mon hippocampe est en quête d’aventure, pour un autre hémisphère Le sud, toujours en point de mire, là où la vie me semble moins dure Mais bizarre comme cette abscisse - ordonnée me rassure Alors fugitif, devant ma réalité Je m’enivre de fruits sucrés, pour être emporté Par les bruits sourds de mes pensées En attendant, en attendant des nuits de lumière J’espère, j’espère traverser l’horizon de la mer