L’enfance
De ma vie, pour ma transhumance, il y a mon âge d’or, l’enfance,
Fils d’immigrés et ouvriers mégissiers,
De la naissance jusqu’à l’âge de l’imprudence,
Tous mes souvenirs, sont en errance.
J’ai grandi à Graulhet, terre de solidarité,
Plus précisément, à en Gach, la cité de la fraternité,
C’était bien avant la crise sociale et ce banal Front National.
C’était moi l’algérien joueur de billes aux cotés des polonais, gitans, français, espagnols
et Portugais,
C’était bien avant que l’on soit parmi les mal aimés.
Pour moi, heureusement, Il y avait, Vince, Nono et Dédé,
Des poteaux taillés comme des moineaux,
Mais toujours les premiers, prêts pour se jeter dans la mêlée…
Entre-nous, c’était comme ça, pas de différence, il parait que c’est ça l’amitié.
Tout le monde entrait chez l’un chez l’autre,
On allait voir les daronnes du quartier, pour aller chercher la tendresse ou un carambar
à taxer.
C’était comme ça l’enfance,
Bien avant que les usines soient fermées,
Bien avant de conjuguer le verbe survivre, avec les maux du quotidien,
Et d’être montré du doigt, pour parait-il avoir volé aux autres leur pain
!
Nous sommes en 1980, le racisme, soit disant idéologie d’hier et sans
lendemain, gagna du terrain,
Alors, les grands de 20 ans, nous on dit la main sur le cœur, « Faut s’organiser ! Pour la
révolte c’est maintenant »
Celle de la marche pour l’égalité des droits jusqu’à Paris, et la carte des 10 ans,
Sans reproche, et sans peur c’était comme ça avant …
Pour nous, « enfants issus de l’immigration » ou arabes de la deuxième génération,
Bien avant le standard du Président, l » le bruit et l’odeur, »
Au passage, merci à ZEBDA ! Pour lui avoir renvoyé l’ascenseur.
Avant la FM, la télé en couleur,
Nos vies c’étaient du noir et blanc,
Et puis il y a eu durant ce fameux été, à la radio : David Bowie, Mickaël Jackson,
Les Clash, Grandmaster Flash, Bruce Springsteen, et le groupe Carte de séjour,
Qui ont révolutionné mes jours,