Une histoire familiale . Si nous écrivons pasteurs au pluriel c ’ est que ses deux grands-pères l ’ étaient . Le grand-père maternel , William Wilson Blair , était affilié à l ’ African Methodist Episcopal Zion Church , l ’ une des deux plus anciennes et plus importantes églises afro-américaines . À la tête de la paroisse St . Stephen d ’ High Point en Caroline du Nord , il eut de son épouse huit enfants , dont la mère de notre saxophoniste , Alice Gertrude , née en 1898 , qui accompagna la chorale de son père au piano et sortit en 1925 diplômée du Livingstone College de Salisbury où elle s ’ était fait remarquer pour ses qualités de chanteuse . Installée à Hamlet , elle épouse John Robert Coltrane , fils du pasteur William H . Coltrane , né en 1901 . Alice et John Robert ont un fils , John William Coltrane né le 23 septembre 1926 , et retournent s ’ installer à High Point . Alice travaillant à la maison , le père de Trane est tailleur pour différents ateliers avant de monter un service de repassage et nettoyage à sec . Si l ’ on sait peu de choses du grand-père Coltrane , l ’ autre aïeul , William Wilson Blair , occupe une place considérable . Son rang dans la hiérarchie cléricale l ’ amène à visiter les paroisses de Caroline du Nord mais , s ’ il est le plus souvent absent , son influence est grande sur le jeune Coltrane , de par son prestige tant dans le domaine politique local que confessionnel , mais aussi à travers son imposante bibliothèque où les ouvrages religieux côtoient des livres d ’ histoire sur l ’ Amérique noire et des recueils de poètes afro-américains . « C ’ est là-dedans que j ’ ai grandi » racontera plus tard le saxophoniste qui , à l ’ école , consacra un devoir à la cantatrice afro-américaine Marian Anderson et recopia un poème de l ’ écrivain militant Langston Hughes .
La scolarité de Trane va être troublée par une série de deuils familiaux : la mort d ’ une tante précède celles du grand-père Blair le 11 décembre 1938 , du père le 2 janvier 1939 , puis de la
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