tives économiques pour les rejoindre.
Cela est relié à la vocation publique de
VIA, qui ne charge pour ces voyages
que l’équivalent de 10% des coûts
réels engendrés par ses trains. Même
les longs parcours (Montréal-Halifax)
et Toronto-Vancouver sont largement
subventionnés, en particulier hors des
saisons touristiques.
En tout, les contribuables canadiens financent plus de la moitié des prix des
billets de VIA (53%), bien que le gouvernement canadien ait investi près
d’un milliard de dollars dans VIA depuis 2007, principalement pour la modernisation des trains.
Un TGF plutôt qu’un TGV
Dès le départ, le président de VIA a
voulu clarifier le plan proposé : on explore un développement par train à
grande fréquence (TGF) et non pas à
grande vitesse (TGV). Celui-ci roulerait
donc à la même vitesse que celle des
trains existants (environ 160 km/h).
Le projet se veut être un partenariat en
PPP où les associés des entreprises privées financeraient les infrastructures
tandis que VIA resterait l’opérateur
des voies. À la fin du terme de l’entente
(en général quelques décennies), la
propriété du matériel construit reviendrait finalement au gouvernement
canadien. Il est espéré que ce projet
permettrait de tripler le nombre de
passagers du corridor Montréal-Toronto (de 2,1 millions à près de 7 millions).
Les coûts estimés se chiffrent aux alentours de 3 milliards de dollars (deux
tiers des coûts feront l’objet du PPP) et
le rendement financier devrait être de
12% à 19% pour les investisseurs. Selon
M. Desjardins, le risque d’exécution
est peu élevé, car plus des trois quarts
des terrains nécessaires à l’implémentation sont déjà reliés aux activités ferroviaires de VIA.
Pourquoi un TGF?
Environ 85% des voyages dans les
grandes métropoles canadiennes s’effectuent par automobile, et la congestion actuelle vécue par les usagers de
la route force la mise en place d’un
transport alternatif. Cela est particulièrement vrai dans une période d’étalement des banlieues (elles s’étendent
sur environ 100km autour de Toronto);
il n’y a plus de place pour ajouter des
autoroutes! Dans ce contexte, un TGV
vise à concurrencer l’avion, tandis que
Horizon Weekend - Montréal, Août 2015 - Page 38