Horizon Weekend Montréal Août 2015 | Page 38

tives économiques pour les rejoindre. Cela est relié à la vocation publique de VIA, qui ne charge pour ces voyages que l’équivalent de 10% des coûts réels engendrés par ses trains. Même les longs parcours (Montréal-Halifax) et Toronto-Vancouver sont largement subventionnés, en particulier hors des saisons touristiques. En tout, les contribuables canadiens financent plus de la moitié des prix des billets de VIA (53%), bien que le gouvernement canadien ait investi près d’un milliard de dollars dans VIA depuis 2007, principalement pour la modernisation des trains. Un TGF plutôt qu’un TGV Dès le départ, le président de VIA a voulu clarifier le plan proposé : on explore un développement par train à grande fréquence (TGF) et non pas à grande vitesse (TGV). Celui-ci roulerait donc à la même vitesse que celle des trains existants (environ 160 km/h). Le projet se veut être un partenariat en PPP où les associés des entreprises privées financeraient les infrastructures tandis que VIA resterait l’opérateur des voies. À la fin du terme de l’entente (en général quelques décennies), la propriété du matériel construit reviendrait finalement au gouvernement canadien. Il est espéré que ce projet permettrait de tripler le nombre de passagers du corridor Montréal-Toronto (de 2,1 millions à près de 7 millions). Les coûts estimés se chiffrent aux alentours de 3 milliards de dollars (deux tiers des coûts feront l’objet du PPP) et le rendement financier devrait être de 12% à 19% pour les investisseurs. Selon M. Desjardins, le risque d’exécution est peu élevé, car plus des trois quarts des terrains nécessaires à l’implémentation sont déjà reliés aux activités ferroviaires de VIA. Pourquoi un TGF? Environ 85% des voyages dans les grandes métropoles canadiennes s’effectuent par automobile, et la congestion actuelle vécue par les usagers de la route force la mise en place d’un transport alternatif. Cela est particulièrement vrai dans une période d’étalement des banlieues (elles s’étendent sur environ 100km autour de Toronto); il n’y a plus de place pour ajouter des autoroutes! Dans ce contexte, un TGV vise à concurrencer l’avion, tandis que Horizon Weekend - Montréal, Août 2015 - Page 38