« On estime que 40% de nos
clients [entreprises] vont changer de main au cours des dix
prochaines années. »
On parle beaucoup de l’évolution de la
démographie au Québec. Quelles sont
vos préoccupations sur les effets de ce
phénomène sur les entreprises?
Il s’agit d’un sujet très important, et il est
évident que le vieillissement de la population touchera particulièrement les entrepreneurs du Québec (génération reliée au
‘baby-boom’). Cela crée une concentration
de gens qui auront besoin de passer le
flambeau.
Les statistiques internes et externes recueillies par la Banque Nationale permettent ainsi d’estimer que 40% de sa
clientèle d’entreprises changera de propriétaire au cours des dix prochaines années. Une équipe spécialisée (une douzaine de personnes) a donc été créée pour
accompagner les propriétaires avant le
transfert et réaliser le financement de ce
passage avec eux. Sur le même thème,
des spécialistes sont aussi impliqués dans
la recherche d’acquéreurs potentiels pour
les entreprises qui n’ont pas de relève définie à l’interne (famille ou administrateurs).
M. Pinsonneault est fier du travail accompli, alors qu’environ 1400 transactions ont
déjà été effectuées par l’équipe.
Est-ce que la majorité des gens d’affaires
se préparent pour le passage du contrôle
de leur entreprise à la relève?
Il s’agit d’une chose dont les gens ne
veulent pas nécessairement parler, et cela
est un problème. D’un côté, il faut encourager l’entrepreneuriat, ce que la Banque
fait par différentes mesures de soutien
(École d’entrepreneurship de Beauce, HEC
Montréal, Fondation d’entrepreneuriat,
etc.). Cependant, il est aussi nécessaire
de rendre le sujet populaire, ce qui se fait
par l’appui à des émissions de télévision
telles que ‘Dans l’œil du Dragon’, ‘Génération inc.’ et ‘Alexandre et les Conquérants’.
En somme, la plupart des dirigeants d’entreprises savent qu’ils auront à passer le
flambeau, mais peu d’entre eux investissent le temps requis pour cette étape
importante.
Une erreur de concept