Est-ce que la majorité des chercheurs
ont l’instinct entrepreneurial?
Cela dépend du cas par cas, mais en
général ceux qui approchent AmorChem
ont un certain désir en ce sens. Par contre,
elles observent qu’il y a souvent une
grande différence entre leur anticipation
d’un projet de développement
commercial et la réalité sur le terrain.
Bon nombre de directeurs de recherche
ne sont pas habitués de travailler avec un
fonds d’investissement et la réalisation
de mises à jour de type commercial.
Est-ce que le Québec est en bonne
position en ce qui concerne l’industrie
des sciences de la vie?
La situation est effectivement meilleure
qu’il y a quelques années, et depuis un
certain temps on voit une augmentation
du capital de risque disponible pour
la commercialisation scientifique. De
nombreux fonds étrangers ont établi des
bureaux au Québec, notamment grâce
au travail de fonds comme Teralys. Ceuxci permettent de compléter la chaine de
valorisation des projets scientifiques,
et on commence à voir le résultat de
ces investissements ayant débuté il y
a quelques années. Dans ce système,
AmorChem se situe au début du pipeline
des découvertes.
Adapté à la réalité d’aujourd’hui
Le modèle d’AmorChem se situe bien face
à la méthode maintenant adoptée par les
grandes compagnies pharmaceutiques
pour découvrir de nouvelles opportunités.
Alors que le financement d’entreprises
indépendantes était très difficile et a
souvent raté, les grandes compagnies des
sciences de la vie ont préféré s’intégrer
directement avec les chercheurs du
domaine public. AmorChem et les
contacts développés avec les sociétés de
valorisation sont donc une précieuse aide
pour ces grands joueurs qui ne peuvent
être aussi présents sur le terrain.
Des plans pour l’avenir?
Avec son 25e projet financé, AmorChem
a atteint la limite de ses capacités. Des
associations ultérieures sont prévues,
mais il faudra un certain délai avant de
les amorcer. D’ici là, les deux associées
espèrent s’associer avec différents
organismes de financement du Québec.
Elles se disent convaincues de la valeur
de leurs démarches, qui se base sur une
vision différente du développement
économique. De même, elles veulent
faire savoir aux acteurs du milieu
financier et gouvernemental que la
commercialisation des recherches
fondamentales est un processus qui doit
commencer très tôt pour atteindre le
succès.
Horizon Weekend - Montréal, 14 Juin 2015 - Page 19