Histoire du nord de l'Ontario | Página 4

Les débuts...

Premiers habitants

L’histoire de la région de Pagwa remonte à beaucoup plus loin qu’on pourrait se l’imaginer. Toutes les recherches archéologiques qui ont été effectuées durant les 35 dernières années dans le Nord-Est de l’Ontario démontrent que depuis 6000 ans, les aborigènes n’ont jamais cessé d’habiter les terres du bassin de la rivière Albany. Dans le Nord de l’Ontario, la période du sylvicole moyen (il y a 1000 à 2400 ans) est représentée par la culture Laurel (Gagné, 2013; Ontario Archaeological Society, s. d.; Pollock, 2014). Les peuples du sylvicole moyen sont les prédécesseurs de ceux du sylvicole supérieur, ces derniers étant les ancêtres directs des Anishnabe et des Cris d’aujourd’hui. Les sites appartenant aux Laurel se situaient souvent près d’importants lacs ou rivières, et les groupes se nourrissaient principalement d’orignaux, de castors et de poissons. Leur société était complexe et bien organisée. Selon des preuves archéologiques, les Laurel auraient inventé de nouvelles

façons de fabriquer des poteries à base

d’argile cuite, avec leurs propres types de designs et de décorations. Ils auraient aussi réalisé des armes plus petites et plus puissantes. Lors des premiers contacts avec les Européens, ils avaient déjà élaboré un réseau commercial important avec les Hurons et les Iroquois neutres du sud de l’Ontario (Pollock, 2004). Depuis le début des années 1600, les aborigènes, ainsi que les colonisateurs et les marchands de descendance européenne, occupent les terres traditionnellement utilisées par les grouppes que nous connaissons aujourd'hui comme les Premières Nations de Constance Lake, Martin Falls/Ogoki, Fort Albany, Kashechewan et Attawapiskat (Pollock, 2004). Bref, la région du Nord de l’Ontario était déjà bien vivante avant la création de villages comme Pagwa.

3 Magazine / Avril, 2014

« [...] depuis 6000 ans, les aborigènes n’ont jamais cessé d’habiter les terres du bassin de la rivière Albany »

Photo : Gérard Payeur

Pagwa tient son nom de la rivière Pagwachuan, un mot cri signifiant

« rivière peu profonde ».