En regardant notre style de vie actuel et la société dans laquelle nous vivons, il est difficile de s’imaginer qu’il y a déjà des millénaires que des gens habitent le Nord de l’Ontario et profitent de ses multiples ressources. Bien qu’aujourd’hui on utilise la voiture pour effectuer presque toutes nos tâches, les premiers habitants, quant à eux, étaient organisés différemment. Ils possédaient des réseaux de traite de fourrures très complexes, et ce, bien avant que les premiers Européens mettent le pied en sol canadien. Puis, avec la naissance des postes de traite plus durables et la construction de chemins de fer, ces nomades se sont lentement sédentarisés. Les échanges de biens, de marchandises et de nourriture ont amené les Autochtones et les Blancs à faire du commerce ensemble et à créer des relations d’affaires. Ensuite, avec le développement technologique et les réseaux routiers, le mode de vie s’est une fois de plus transformé. Les gens ont commencé à se déplacer pour suivre les disponibilités d’emplois et c’est en raison de cette migration, ainsi que de la construction de nouvelles routes, que le village de Pagwa a lentement disparu. Cependant, son histoire n’est pas une exception puisqu’elle s’avère similaire à celle de beaucoup d’autres villages du Nord de l’Ontario. L’avenir d’une communauté qui ne possède pas les moyens de s’adapter ne peut être garanti. Il y a sûrement des leçons à tirer de notre passé puisque, si l’on veut comprendre et développer une région, il est important de se souvenir des réussites, mais aussi des défaites et des changements vécus. L’histoire des différentes cultures habitant la région est également précieuse pour permettre une meilleure compréhension des relations interculturelles qui forment notre quotidien. Bref, se tourner vers le passé nous permet d’apprécier le présent, mais aussi de mieux regarder l’avenir.
Disparu,
mais pas oublié
Bâtiments de la zone résidentielle, communément appelé « The Pen » (Juillet 1964). Photo : John Field